EAUX TROUBLES

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Pendant que les 3 imbéciles se mettaient en ligne prêt à détrousser une elfe qu'ils pensaient sans défense...
Pendant que Nathanaëlle se mettait en garde, prête à affronter trois larrons malintentionnés...
Pendant que Ian et Ignis attendaient dans leur coin, les armes de leur amie à la main...

Pendant ce cours laps de temps, les nuages noirs s'étaient amoncelés dans le ciel, au dessus de la maison de Maddy. D'énormes nuages lourds de pluie et chargés d'énergie. Le vent s'était également levé. Un vent d'ouest à décorner les bœufs, qui soulève les manteaux, fait voler les feuilles mortes et grincer les portes.
Lorsque les trois groupes de protagonistes s'en aperçurent, il était déjà trop tard.

Et soudain, la foudre s'abattit, juste entre la guerrière et ses adversaires, tandis que le vent se mettait à souffler par rafales, poussant la jeune demi-elfe en direction des trois lascars médusés. Alors que la sang-mêlée s'approchait inéluctablement de ses ennemis sans pouvoir lutter contre les rafales, la pluie se mit à tomber, diluvienne, et en quelques secondes, ils furent trempés jusqu'aux os.

Un coup de vent pus fort que les autres désarçonna Gaston qui, en désespoir de cause se raccrocha à la salopette de son frère. Les trois gredins se rapprochèrent, formant une masse compacte, assez forte pour résister aux trombes. Il en allait autrement pour la jeune elfe.
Sur le sol, rendu glissant par la pluie ruisselante, elle glissait encore plus vite vers ses adversaires qui, campés, tel un amas de rocher, l'attendaient de pieds ferme, des sourires malveillants plaqués sur leurs visages ingrats. pour eux, cette tempête soudaine ne pouvait qu'être l’œuvre de Tatie Maddy. La sorcière devait sûrement leur venir en aide. Seul Gaston souriait un peu moins, effrayé qu'il était que la foudre lui tombe sur la tête.

- Allez petite ! Viens voêre Papa ! Mugit Gaspard pour couvrir les intempéries, tandis que Nathanaëlle se rapprochait dangereusement de ses mains tendues.

Nathanaëlle n'en croyait pas ses yeux. Les nuages noirs, passe encore. La pluie, à la limite. Mais le vent !! Elle ne parvenait même pas à se rappeler quand était la dernière fois qu'elle avait connu un vent de cette force.
Les bourrasques se succédaient, ne laissant aucun répit aux quelques personnes qui n'avaient pas déjà couru se mettre à l'abri.

Malheureusement pour elle, Nathanaëlle faisait partie de ces personnes. Son dilemme était toujours le même : avancer pour rejoindre ses amis, ou du moins se rapprocher d'eux, et ainsi pouvoir récupérer une arme mais au risque de se faire attraper par les trois lascars, ou bien rester sur place et attendre que les choses se tassent ou que quelqu'un lui vienne en aide.
Elle en était là de ses réflexions lorsque le vent choisit pour elle.

Il soufflait de plus en plus fort, la poussant vers ses adversaires. Ceux-ci s'agrippaient les uns aux autres, formant ainsi un rempart contre les bourrasques. Mais la jeune elfe n'avait aucune chose sous la main à laquelle s'accrocher, et elle glissait donc, emportée par les courants d'air froids, lentement mais sûrement, vers une rencontre qu'elle devinait douloureuse.

La pluie lui battait toujours le visage, couvrant les bruits alentours et étouffant les voix, et lorsque Gaspard parla, elle ne saisit qu'un mot sur deux. "Petite ... voêre ... papa". En plus d'être suffisant pour saisir le sens de la phrase, ce babillage eut pour effet d'énerver la guerrière. Toute référence à son père avait le don de la faire sortir de ses gonds. Et puis elle n'était pas petite.

Forte d'une nouvelle résolution, la jeune fille n'en restait pas moins bringuebalée par le vent. Elle contracta tous les muscles de son corps et, luttant quelques instants contre cette force invisible, elle parvint à se tourner. Elle était toujours allongée sur le sol, impuissante, livrée au bon vouloir des éléments naturels, mais désormais elle était sur le dos, les pieds en avant. Ainsi, la rencontre avec Gaspard serait bel et bien douloureuse, mais pas seulement pour elle ...

Lancé de deux dés 10 sous CC pour attaque de Nathanaëlle sur Gaspard.

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<hr>'D10' : 5, 7

Malheureusement pour elle, un coup de vent plus violent que les autres la fit dévier de sa trajectoire et c'est légèrement de biais, qu'elle vint s'empêtrer dans les jambes de Gertrude. Surprise, la femme repoussa d'une main aux doigts boudinés, la frange de cheveux collés sur son front et dévisagea d'un air méchant la jeune femme à ses pieds. Malgré la pluie qui ruisselait sur son visage et plaquait ses cheveux argentés sur son front, la semi-elfe était jolie. Très jolie. Et Gertrude détestait les jolies filles.

Avec un grognement pas du tout féminin, elle se détacha de son mari et de son bau frère pour tenter de se saisir de la demi-sang. Mais, tout à sa jalousie, la femme avait oublié que c'était la force des trois brutes combinées qui leur permettait de résister face au vent, et à peine eut-elle lâché Gaspard et Gaston qu'elle perdit l'équilibre. Elle fit de grands moulinets avec les bras, tentant de se maintenir debout sur les pavés glissants du bas quartier mais c'était peine perdu. Gertrude s'écroula sur Nathanaëlle, dans un enchevêtrement de bras, de jambes et de cheveux mouillés.

L'orage avait redoublé d'intensité et des vents tourbillonnants se heurtaient de plus en plus fréquemment. Bientôt, ce serait un ouragan. Gaspard hurla quelqu chose en tendant la main vers sa femme mais le vent emporta ses paroles et les deux brutes n'eurent que le temps de saisir la gouttière de la maison voisine avant qu'une rafale tourbillonnante ne pénètre dans la ruelle. Les deux femmes, empêtrées qu'elles étaient, n'eurent pas cette chance et furent balayées en un instant, emportées dans un roulé-boulé infernal vers l'autre bout de la rue du crime.

Lance 1dé12 sous la Table Évènement pour connaître l'issue de ce roulé-boulé.

Nathanaëlle eut à peine le temps de comprendre. Le vent l'emportait, puis la fit dévier, et l'attaque qui visait Gaspard ne le toucha même pas. Pire, la semi-elfe atterrit sur Gertrude, et toutes deux partirent en roulé-boulé.
La guerrière tenta bien de limiter les dégâts, de s'accrocher à quelque chose, de se dés-enchevêtrer de Gertrude, mais rien n'y fit.
Elles continuèrent de rouler.
La semi-elfe, qui ne contrôlait plus rien, se demandait comment les choses avaient pu déraper à ce point, et quand. La journée n'avait pourtant pas si mal démarré ... jusqu'à l'épisode de la fontaine, bien sûr.
Maintenant, le seul espoir qui lui venait était que leur roulé-boulé s'achève sans causer trop de dégâts, physiques ou matériels.

Lancé de 1dé12 sous la Table Évènement pour connaître l'issue de ce roulé-boulé.

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<hr>'D12' : 12

C'est au moment où la jeune demi-elfe devait commencer à perdre espoir et à s'arracher les ongles en essayant de se tenir à tout ce qu'elle trouvait, qu'un rayon de soleil perça le gris du ciel.
Ce ne fut d'abord qu'une timide éclaircie entre deux nuages, puis deux, puis trois, et enfin, la tempête s'arrêta aussi soudainement qu'elle s'était arrêtée. Le vent retomba, la pluie s'arrêta, les nuages s'écartèrent devant l'astre du jour et le soleil se mit à briller sur les pavés détrempés du bas quartier.

Comme pour un ultime pied de nez au soleil, une dernière rafale poussa encore la pauvre elfe qui serait allé s’empaler sur une grille de métal rouillée si elle n'avait été retenue in-extremis par une poigne puissante.
La main, serrée sur son col, appartenait à un homme imposant, presque un géant, à la carrure impressionnante. Il portait un tablier blanc noué autour d'un cou de taureau et de sa taille. En dessous, on pouvait deviner une tunique simple rapiécé au niveau des coudes avec du fil rose. Pieds nus dans ses sabots de bois, il mesurait tout de même près de deux mètres.

D'une man ferme, mais tout en douceur, il reposa Nathanaëlle au sol et lui sourit à travers sa barbe rousse. Il avait un visage rond, emprunt de bonhommie au milieu duquel brillaient deux yeux d'un bleu peu commun. Comme pour compenser sa barbe fournie, il portait les cheveux très courts, à peine un centimètre au dessus de son crâne.

- Oups ! S'excusa-t-il avec un air contrit. J'ai mis plein de farine sur ta tunique. Je suis désolé, laisse moi nettoyer ça.

Et joignant le geste à la parole, il commença à battre le dos de la jeune fille de ses grandes paluches pleines de farine.

- Arrête P'pa ! Tu vois bien qu'tu lui en mets 'core plus ! Gloussa alors une voix enfantine derrière son dos tandis qu'apparaissaient, au dessus de l'épaule du géant, deux grands yeux bleus. J'savais bien qu't'arriverai à parler à Maddy ! S’exclama la gamine aux yeux bleus en s'installant bien confortablement sur les épaules de son père. T'es une guerrière ! Tu vas nous protéger, hein ? Et mon p'pa il a dit "si elle va nous protéger, alors on doit l'aider." Et donc on est venu. Conclut-elle avec un grand sourire.

Son père opina du chef, tout en dardant son regard bienveillant sur la jeune fille. Puis il lui tendit la main.

- Je m'appelle Bartolomé, je suis le boulanger de la rue Talmelière. Et elle, c'est ma fille, Niss. Se présenta-t-il. Alors, dis-nous, Guerrière Elfe, que t'a révélé Maddy la Rogue ? Nous t'aiderons si cela est en notre pouvoir.

Sur ses épaules, les bras affectueusement glissées sous le menton de son père, la petite Niss opina du chef. Son regard bleu, posé sur Nathanaëlle était chargé d'espoir.

Le destin semblait pressé de montrer à la jeune elfe les joies insondables du décès, lorsque le monde cessa de tourner rond.
En un instant, la situation se métamorphosa. Le vent ne soufflait plus, les nuages noirs avaient cessé de s'amonceler, la fin du monde semblait avoir renoncé à arriver et Nathanaëlle ne se faisait plus balader par les éléments comme une feuille d'arbre détachée de sa branche.
Tout compte fait, sa dernière heure n'était pas arrivée. Ou peut-être que si. Nathanaëlle n'avait en effet cessé de glisser que pour se retrouver face à un géant, qui la tenait d'une poigne de fer par le col de sa tunique. La semi-elfe se demandait quelle nouvelle calamité allait lui tomber dessus, et réfléchissait déjà à la manière de s'en sortir sans aucune arme sous la main, lorsque l'homme lui sourit.

L'inquiétude de la jeune fille, si elle ne disparut pas totalement, baissa tout de même d'un cran. Le nouveau venu n'avait pas l'air de lui être ouvertement hostile, contrairement à Gaspard et ses comparses. Les deux pieds fermement campés sur le sol, Nathanaëlle retrouva sa stabilité avec bonheur et constata alors que la pluie avait cessé, et qu'un soleil éblouissant s'était installé à sa place.
Les éléments semblaient avoir renoncé à la tuer, et ses ennemis n'étaient plus vaillants ni prêts à en découdre. Le géant, quant à lui, venait de lui sauver la vie, elle le réalisait à l'instant.

Cependant elle n'eût pas le temps de l'en remercier, ni même de dire quoi que ce soit, car il prit la parole tout en lui tapotant le dos afin d'en ôter la farine.
La semi-elfe ne se rendit compte de la présence de l'enfant que lorsque celle-ci ouvrit la bouche :

- Arrête P'pa ! Tu vois bien qu'tu lui en mets 'core plus ! J'savais bien qu't'arriverai à parler à Maddy ! T'es une guerrière ! Tu vas nous protéger, hein ? Et mon p'pa il a dit "si elle va nous protéger, alors on doit l'aider." Et donc on est venus.

La guerrière resta coite devant ce flot quasi-ininterrompu de paroles, se demandant si elle-même avait jamais eu un tel débit ...
La main tendue du père de l'enfant mit un terme à ses réflexions.

- Je m'appelle Bartolomé, je suis le boulanger de la rue Talmelière. Et elle, c'est ma fille, Niss. Alors, dis-nous, Guerrière Elfe, que t'a révélé Maddy la Rogue ? Nous t'aiderons si cela est en notre pouvoir.

L'offre était généreuse autant qu'inattendue. Nathanaëlle s'apprêtait à décliner, mais une petite voix dans sa tête lui chuchota qu'un peu d'aide en plus ne lui ferait pas de mal. Elle serra donc la main que Bartolomé lui tendait, et sourit à Niss.

- Je vais vous protéger, oui, du mieux que je le peux. Du moins, j'essaierai. Se tournant vers le géant, elle lui expliqua la situation. Je dois aller voir Barjow l'Ancien. Lui seul saura répondre à mes questions. Seulement, je n'ai aucune idée de l'endroit où il se trouve ...

Un sourire, lumineux et innocent, éclaira le visage de la fillette lorsque la guerrière déclara son intention de les aider au mieux. La petit alla jusqu'a lever les bras en l'air, en signe de victoire, avant de se raccrocher bien vite de peur de tomber de son perchoir. Son père lui, se contenta d'un sourire franc. Il apprécia l'honnêteté de la jeune elfe et sa lucidité devant la tâche à accomplir.

Je dois aller voir Barjow l'Ancien. Dit alors Nathanaëlle.

Le sourire de Batholomé s'effaça alors, laissant place à une expression incrédule. Les sourcils froncés, il saisit sa fille et la reposa au sol, comme si la déclaration de la jeune femme méritait une pause dans tout autre chose.
Comme son père la faisait descendre, Niss, elle, éclata d'un rire cristallin.

- Hi hi hi ! L'vieux Barjow ! Hihi hi hi ! L'est cinglé l'vieux Barjow ! S'exclama-t-elle entre eux éclats de rire.

Son père lui intima le silence d'un regard, écoutant, le visage de plus en plus fermé, les explications de Nathanaëlle. Lui seul pouvait répondre à leurs questions ?! Comment étais-ce possible ? Leur destin à tous, l'avenir de la cité, était donc entre les mains d'un vieux fou ?! L'homme n'en revenait pas.
Une part de lui était désolé pour la vaillante guerrière qui avait défié Maddy la Rogue au péril de sa vie pour se voir envoyée chez ce vieux cinglé. L'autre part de lui se laissait aller au désespoir. Que pouvait-on bien tirer d'un vieil homme sénile ? Il soupira tandis qu'autour de lui, la fillette tournait en chantonnant :

- L'vieux Barjow est cinglé-euh, cinglé-euh, cinglé-euh. L'vieux Barjow est cinglé-euh...

Yeux écarquillés, sourcils froncés, l'honnête boulanger ne savait plus que faire. Mais, au fond de lui, quelque part entre sa pitiés et son désespoir, se trouvait une petite étincelle. Il avait foi en cette jeune guerrière qui, derrière son apparence svelte, lui semblait si forte. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance. Après-tout, elle n'avait pas failli à sa tâche la première fois.
Il posa le regard sur Nathanaëlle. Un regard où brillait un lueur d'espoir.

- D'accord, guerrière, je vais t'emmener rencontrer le vieux Barjow. Si tu me le permet, nous ferons d'abord un détour pour laisser ma fille à la maison. Dit-il en prenant l'enfant par la main. Et ensuite, si c'est ce que tu souhaites, nous irons trouver le vieux fou.

Ce disant, il tendit à la jeune elfe une paluche aussi large qu'une pelle, attendant qu'elle la prenne... ou non.

Nathanaëlle serra cette large main avec bonheur. La tâche semblait finalement s'avérer plus simple que prévu. Si son nouvel ami pouvait la conduire chez le vieux Barjow, cela lui ferait économiser un temps précieux.
Ainsi donc, le temps pour Bartholomé de déposer l'espiègle mais non moins jeune Niss chez elle, et ils se mettraient en route. C'était une sage décision car, même si Nathanaëlle aimait bien l'enfant, sa place n'était pas avec eux. Le vieux Barjow était plus imprévisible encore que Maddy, et nul ne pouvait prévoir la façon dont les choses tourneraient. S'il y avait un risque que la discussion dégénère, la semi-elfe aimait mieux savoir la petite fille en sécurité loin de tout ça.

D'ailleurs, la guerrière s'en rendait seulement compte, le risque était réel pour elle aussi. Elle avait eu beaucoup de chance de se tirer indemne de sa confrontation avec la rogue, et elle ne pouvait pas attendre de Bartholomé qu'il lui sauve la mise une fois de plus. Y aller seule serait risqué. Très risqué.

Nathanaëlle rejoignit Ian et Ignis pour récupérer ses armes. Ses deux camarades ne semblaient malheureusement pas décidés à l'accompagner plus loin. La guerrière ne pouvait pas les en blâmer, ils avaient sûrement beaucoup à faire et parler à un vieux fou n'était pas une perspective très alléchante.
Cela ne faisait rien, la sang-mêlé trouverait bien d'autres amis pour la soutenir. Anarion et Arthémise, pour ne citer qu'eux, répondraient sûrement à l'appel. Peut-être aussi Galdryss ou Neliel. Ou peut-être pas.

Quoi qu'il en soit, l'elfe ne serait pas seule.
Elle résolut de suivre Bartholomé jusque chez lui pour déposer Niss et lui dire au-revoir. Puis elle appellerait ses amis, et ils iraient ensemble trouver le vieux Barjow.

Bartholomé hocha la tête, l'air grave mais décidé. C'était bien ainsi. La jeune elfe avait pris la bonne décision. Pas pour elle, non, mais pour lui, pour Niss, pour tous. Lui qui n'étais qu'un humble boulanger, sans autre talent que celui de faire su pain, ne pouvait pas aider les habitants à comprendre ce qui se passait. Mais il pouvait aider ceux qui en étaient capables et avaient la volonté de faire quelque chose.

Il saisit la main de sa fille qui, après un sourire, se mit à sautiller à sa suite. Malgré le monde, ils traversèrent assez vite le Faubourg et arrivèrent bientôt dans la rue Talmelière. Niss lâcha alors la main de son père et courut, tel le petit chaperon rouge, jusqu'à une petite échoppe plus propre que la moyenne. Elle s'engouffra par un porte de côté et on l'entendit monter les marches d'un escalier de bois en chantonnant. Le boulanger sourit en regardant sa fille s'éloigner puis, se tournant vers Nathanaëlle, il lui fit signe d'attendre et disparut à son tour dans sa boutique. Il en revint après un court instant, une miche de pain frais dans une main et un ballot de brioches à la viande encore chaudes. Il fourra le tout dans les mains de la jeune elfe et se remit en marche sans même attendre la réaction de la guerrière.

Ils sortirent du Faubourg et s'engagèrent dans le quartier commerçant. Là encore, il y avait du monde en cette fin de journée; le grand homme joua des coudes, leur frayant un passage parmi la foule. Ils contournèrent l'Atelier des Artisans et s'arrêtèrent sur une petite place, au carrefour du quartier commerçant et du quartier des nobles. Juste en face d'eux... la haute et majestueuse silhouette de la Bibliothèque royale.

Bartholomé se tourna alors vers Nathanaëlle.

-Voilà. Dit-il en pointant du doigt le bâtiment. C'est ici que tu trouveras le vieux Barjow. je peux te montrer un passage, une entrée que peu de gens connaissent mais... de nuit, ce n'est pas raisonnable. Si tu es toujours déterminée à rencontrer ce fou, je te retrouverai ici, demain, aux premières lueurs de l'aube.

Et comme le soleil se couchait derrière les murs de Sinastra, il s'en retourna vers sa boutique et sa famille.

Sujet terminé.
Suite de l'intrigue dans le sujet "Sombre Présage"