Une journée pleine d'attentes

Le jour venait à peine de pointer son nez et Eledwen de sortir du lit. Ses yeux encore ivres de sommeil trahissaient une nuit mouvementée. La jeune fille n’avait pu trouver le repos car trop de questions l’avaient assaillies durant la nuit, restées bien entendues sans réponse. La demoiselle avait tout à coup pris peur en l’avenir. Pourquoi s’était-elle arrêtée à Sinastra, n’aurait-elle pas du aller plus loin continuer son chemin pour poursuivre sa quête. Mais elle était lasse. Lasse de ne connaître personne, de n’avoir aucun ami à qui se confier. Bien sûre, elle avait rencontré plusieurs personnes qui lui avaient été forts sympathiques et avec qui elle commençai à nouer des liens. Mais c’était un processus qui prenait du temps. N’avoir aucune attache, certains pensent que c’est une force car on n’est plus vulnérable, pourtant n’était-ce pas une faiblesse ? On se sent vide de l’intérieur et perdu, car on finit par ne plus savoir où l’on va. Alors on accuse la vie de nous infliger une telle sentence parce qu’on ne voit pas un motif qui pourrait justifier la peine que l’on ressent. Pourquoi personne ne répond à ces questions qui demeurent éternelles, sans réponse ?

En effet, notre héroïne broyait du noir. Cela faisait un certain temps qu’elle était arrivée à Sinastra et elle ne s’était jamais vraiment donnée les moyens de se trouver une situation dans la ville. Elle avait longuement réfléchit cette nuit et était décidée à trouver un travail digne de ce nom ce jour même. Elle était douée avec les plantes, elle savait chanter, elle savait user des arts martiaux… il y avait certainement de quoi faire, quelqu’un qui aurait besoin de ses services. Ce qui pourrait lui permettre d’avoir une maison stable, car loger à la taverne n’était pas une mince affaire, elle ne s’y sentait pas chez elle. Et pour cause ! Ce n’était qu’une chambre d’auberge. Il était plus que temps de se trouver un nouveau pied à terre où elle pourrait se retrouver sans entendre sans cesse des personnes en train de trinquer le soir alors qu’elle était à la recherche du sommeil.

Eledwen marchait donc et s’arrêta devant une fontaine où elle pu se rafraîchir le visage, poser dans l’oublie toutes ses angoisses de la nuit et se rendre disponible pour cette nouvelle journée dont elle attendait beaucoup, sans vraiment se l’avouer. Elle se força à esquisser un sourire mais la tentative fut vaine. Elle regarda son reflet dans la fontaine pris une grande bouffée d’air, s’essuya le visage avec la manche de son manteau et commença à se diriger vers une rue où elle pourrait potentiellement trouver ce qu’elle cherchait : un travail et une maison. Un panneau en bois où étaient placardés quelques annonces capta son attention et elle s’arrêta pour y lire ce qui y était inscrit :

A L’INTENTION DE TOUTE PERSONNE RECHERCHANT UN LOGIS
PROPOSITION D’UNE CHAMBRE AVEC CUISINE ET SALLE D’EAU
SI INTÉRESSÉ MERCI DE SE RENDRE A L’ADRESSE SUIVANTE
…
RECHERCHE AIDE HERBORISTE CONFIRMÉ
MERCI DE PRÉSENTER UN CURRICULUM VITAE
OU
DE SE RENDRE AU LIEU INDIQUÉ CI-DESSOUS POUR PRÉSENTER SON PARCOURS
SORCIÈRE DE PRÉFÉRENCE MAIS COMME ELLES SE FONT RARES
CRITÈRE FACULTATIF
…

Eledwen enregistra visuellement les adresses proposées dans les annonces et d’un pas décidé partie en direction d’une des petites boutiques qui recherchaient une assistante expérimentée. Sans y prêter attention elle se mit à fredonner un air mélancolique et envoûtant, qui rythma sa marche.

Invité

Le jeune homme s'était réveillé de particulièrement bonne humeur. Ses rêves avaient été doux, la chambre qu’il avait pu se payer la nuit dernière à l’auberge avait un lit plus que confortable. La journée était belle bien que la fraîcheur de l'automne commençait à se sentir dans le fond de l’air. La cité était calme et il y avait peu de monde dans les rues.

Volcome avait besoin de faire le plein d’herbes pour concocter ses différent médicament et autre anesthésiants. Il pensait également proposer à l’herboriste de la ville son aide contre rémunération. Si le partenariat intéressait le boutiquier cela mettrait à l'abri Volcome des problème financier pendant l’hiver et il ne serait pas obligé de dormir à la belle étoile pendant les froides nuits d’hiver de Sinastra.

Il passa devant une fontaine à l’eau claire. Il s’y arrêta, il retira son pull, sa chemise et ses chaussures qu’il fourra dans sa besace. Il posa son grand bâton contre la fontaine. Il plongea ses mains dans l’eau et s’asperge le visage et le torse. Puis il plongea ses pieds dans l’eau froide quelques minutes. Puis il reprit son bâton et reprit sa route les cheveux mouillés dans la fine brise.

Il ne regardait pas vraiment où il marchait, plus attentif à la sensation de l’air sur sa peau, et ses pensées virevoltaient dans ses souvenirs. Il heurta quelque chose. Cela le fit tomber au sol, répandant le contenu de son sac au sol. Les quelques herbes médicinales qui restaient étaient répandues sur le col et ses deux dernières fioles d’anti-douleur se brisèrent sur le pavé inondant au passage sa chemise d’une couleur brunâtre et laissant évaporer une odeur âcre.

Il releva la tête pour voir contre quoi il avait butté. Il s’avéra que c’était une jeune fille. Elle devait avoir environ 17 ans, son regard était d’un bleu très limpide autant que celui de Volcome qui était encore de cette teinte. Ses cheveux étaient châtains et rassemblés en deux longues nattes. Dans la droite on voit une mèche blonde qui se mêle aux autres plus foncées. Elle avait des taches de rousseurs qui soulignent un côté malicieux de la jeune fille. Sa taille fine et élancée laisse paraître de longues heures d'entraînement physique.

- Je suis vraiment désolé de vous avoir heurté si durement ma demoiselle.

Volcome rassembla le plus rapidement ses affaires répandues sur le sol et les fourra tant bien que mal dans sa besace avant de reprendre son bâton et de se relever. Il était toujours torse et pieds nus les cheveux humides tombant légèrement dans ses yeux. Il sourit de manière à la fois désolée et timide, mais également légèrement charmeur à son insu.

- Comment puis-je me faire pardonner ?

- Je suis vraiment désolé de vous avoir heurté si durement mademoiselle.

Eledwen, soudainement interrompue dans ses pensées leva la tête et dévisagea le jeune homme qui se présentait devant elle. Il s’était baissé pour rassembler ses affaires qu’il avait laissé tomber en se heurtant à elle. Sa besace où il avait avec précipitation engouffré toutes ses affaires semblait pleine à craquer. Quand il se releva, Eledwen fut saisie par la couleur de ses yeux ; ils avaient tous deux une couleur différente. l’un était bleu comme le ciel et l’autre, scindé en deux par une balafre, était rouge sang. Le jeune homme avait du connaître des coups durs. Il semblait confus et vraiment désolé de l'avoir bousculée. Il avait de beau trais fins, mais semblait quelque peu timide.

- Comment puis-je me faire pardonner ?

La jeune demoiselle sembla surprise. En effet, le jeune homme était vraiment désolé de l’avoir bousculée, mais Eledwen, elle même n’avait pas fait attention à où elle marchait, elle avait été trop pensive et comme les rues était encore pauvres de monde, elle ne s’était pas inquiétée de regarder devant elle, trop occupée par son objectif premier, trouver un herboriste. Soudain, le visage de notre jeune fille sembla s’éclairer :

- Ne vous en faites pas, je suis aussi coupable que vous.

Pointant du regard la besace du jeune homme elle lui demanda :

- Je suis curieuse, j’ai cru apercevoir dans votre sacoche quelques herbes médicinales. Êtes vous herboriste ou guérisseur ? J’ai des connaissances en la matière mais je n’ai encore trouvé nul part où exercer mes compétences… sauriez vous m’en indiquer un ? Et au passage, je m’appelle Eledwen.

Elle dit cela avec un grand sourire plus radieux que ses pensées matinale, et tendit la main au jeune homme dont elle ne savait pas encore le nom.

Le jeune home était toujours face à elle et maintenant qu’Eledwen avait pris le temps de le dévisager de la tête au pieds, elle se rendit compte qu’il était pieds-nu et qu’il ne portait pas de tunique en haut. Décidément, c’était une manie à Sinastra, tous les hommes se promenaient torse nu. Mais elle vit ses cheveux trempés et compris qu’il avait du faire une toilette matinale comme elle à la fontaine quelques minutes plus tôt. Elle avait du être trop distraite pour l’apercevoir. Impatiente, attendant la réponse du jeune homme, elle se tenait droite et tout ouïe.

- Il n'y en a pas à Sinastra, dit Anarion en sortant de l'ombre, se redressant et décroisant les bras.

Il avait observé les évènements depuis un recoin d'ombre, appuyé contre un mur, et son attention avait été attirée lorsque les deux jeunes gens s'étaient bousculés. Il aimait bien observer ce genre de scène avec un sourire moqueur puis s'en aller sans rien dire, mais la question d'Eledwen, comme elle avait dit s’appeler, l'avait interloqué. Il avait lui-même cherché pendant longtemps un herboriste, un botaniste ou même un jardinier à Sinastra, et il n'en avait jamais trouvé. Enfin si, un jardinier, il en avait trouvé un, mais il n'était pas versé dans la connaissance des herbes magiques, forcément. Comme il s'y connaissait lui-même assez bien en botanique, son souhait avait été de se procurer certaines plantes particulières pour des potions, enchantements, filtres et opérations alchimiques, mais ses recherches n'avaient rien donné. Il avait fini par demander à Nathanaëlle, qui lui avait dit qu'il n'y en avait plus à Sinastra.
Il semblait normal de vouloir éviter à la jeune femme de chercher pendant des heures, voir des jours, un endroit qui n'existait pas, bien que ce soit quelque chose qui l'aurait laissé indifférent quelques temps plus tôt.

Puis il se tourna vers le jeune homme, l'observant sans s'en cacher. Assez grand et musclé, il avait de nombreuses cicatrices, dont une particulièrement impressionnante qui s'étendait depuis son front jusqu'à son menton; mais ce qui l'intéressait surtout, c'était l’œil que traversait cette cicatrice, qui était d'un rouge sang saisissant, tranchant crûment avec l'autre œil, d'un bleu pâle qui lui rappelait la glace, et ses cheveux, d'un blanc tout aussi polaire, quand bien même il ne semblait pas avoir plus de vingt-cinq ans, vingt-sept au maximum. Anarion avait vu beaucoup de chose, au cours de son demi-millénaire d'existence, y compris des albinos; mais ceux-ci avaient les deux yeux rouges, et non un seul; de plus ce jeune homme n'avait pas le teint blafard comme c'était d'ordinaire le cas des albinos. Ces étranges couleurs devaient venir d'autre part.

Pendant que des questions et des hypothèses se bousculaient dans sa tête, il reporta son attention sur Eledwen.

- J'ai moi-même quelques compétences en ce domaine, et comme vous j'ai cherché un endroit où les exercer, mais une de mes... amies, qui habites ici depuis longtemps, m'a assuré que Sinastra, à sa connaissance, ne comptait plus ni herboriste ni botaniste.

Surprise par l’intervention soudaine de l’elfe, la jeune fille fronça les sourcils, elle avait lu plus loin une annonce prescrivant le contraire… Elle ne comprenait plus, mais puisque l’elfe devait certainement habiter depuis plus longtemps qu’elle à Sinastra, elle préféra ne pas s’avancer sur la chose et décida de le questionner afin de récolter plus d’informations :

-J’aurai dû m’en douter, depuis que je suis arrivée ici je n’ai jamais entendu parler d’herboriste, et pour cause ! S’il n’y en a pas ! Pourtant j’ai vu plus loin une annonce qui disait justement rechercher un herboriste… j’aurai mal lu ou bien c’est une très ancienne annonce, je ne saurai pas vous le dire. Je ne me suis pas vraiment attardée dessus, j’allais justement me rendre à l’adresse indiquée… mais puisque vous me dite que vous avez longtemps rechercher herboriste ou botanique ici et que vous n’en avez pas trouvé, c’est que je cours vers un chemin ou je ne trouverai pas d’issue. Je fais bien de vous croiser !

Eledwen tendit un regard vers le jeune homme qu’elle avait rencontré en premier et lui souris, reconnaissante aussi pour cette rencontre impromptu, peut-être qu’il pourrait lui aussi lui venir en aide.
La jeune fille s’avança vers l’elfe et lui tendit spontanément la main, tout comme elle l'avait fait pour le jeune homme quelques minutes auparavant, comme il était de coutume dans son pays. Elle laissa le jeune homme torse nu quelques pas derrière elle pour se présenter une nouvelle fois au nouveau venu:

-Je pense que vous savez déjà comment je m’appelle puisque vous avez écouté notre conversation, mais je suis Eledwen d’une contrée lointaine. Il me semble vous avoir déjà croisé quelque part mais je ne suis plus sûre, avec tout ce monde ! je ne suis plus sûre… Comme je découvre de nouveaux visages tous les jours, vous comprendrez ?

Tout sourire, contente d’enfin rencontrer des personnes qui pourraient l’aider, Eledwen voyait cette journée sous un tout nouvel angle, car si elle avait mal dormi, les cauchemars étaient maintenant derrière elle, ou du moins, elle l’espérait. Ces deux hommes pourraient l’aider à trouver ce qu’elle cherchait ou bien un équivalant puisqu’à l’évidence ce qu’elle avait souhaité trouver en premier lieu ne se trouvait pas à Sinastra. Elle décida de rester positive car baisser les bras dès maintenant serait une erreur fatale, pour elle, pour sa santé mentale aussi, qui lui faisait défaut ces derniers temps car elle se sentait seule et sans attache. Se trouver un travail, même si celui-ci ne devrait pas correspondre à ce qu’elle cherchait en premier lieu, l’aiderai à se dynamiser un peu plus dans son quotidien.

Cependant, Eledwen était presque sûre d’avoir déjà croisé l’elfe auparavant, il lui semblait que c’était avec Arthémise, près de la taverne. Mais l’elfe avait certainement dû oublier cet évènement passé qu’elle-même peinait à se remémorer.

Un souffle de vent traversa la rue et secoua les nattes d’Eledwen, c’était un vent tiède d’automne qui fit frissonner la jeune demoiselle. Elle était anxieuse, soucieuse d’enfin trouver ce qui pourrait lui permettre de se sentir chez elle à Sinastra.

Invité

- Ne vous en faites pas, je suis aussi coupable que vous.

Pointant du regard la besace du jeune homme avant de lui demander :

- Je suis curieuse, j’ai cru apercevoir dans votre sacoche quelques herbes médicinales. Êtes-vous herboriste ou guérisseur ? J’ai des connaissances en la matière mais je n’ai encore trouvé nul part où exercer mes compétences… sauriez-vous m’en indiquer un ? Et au passage, je m’appelle Eledwen.

Avant que le guérisseur n’ait eu le temps de répondre un homme qui devait avoir à peu près son âge s’immisça dans la discussion qui venait de débuter. Volcome n’aimait pas trop ce genre de personnes qui écoutait les conversations et en prenait part sans même s’excuser ou se présenter.

- Il n'y en a pas à Sinastra.

Volcome prêta un peu plus attention à ce nouvel interlocuteur. Ce n’était pas un homme mais un elfe. Il devait donc avoir bien plus que les 25 ans qu’il affichait. Cet elfe ne se dérangea pas pour dévisager Volcome des questions passaient dans son regard. Cela énerva encore un peu plus le guérisseur mais il n’en laissa rien paraitre. Mais il semblait bien sûr de ce qu’il disait. Pas d’herboriste à Sinastra. Pourtant avait il y en avait un. Le vieux Tobias. Que lui était-il arrivé ?

- J'ai moi-même quelques compétences en ce domaine, et comme vous j'ai cherché un endroit où les exercer, mais une de mes... amies, qui habite ici depuis longtemps, m'a assuré que Sinastra, à sa connaissance, ne comptait plus ni herboriste ni botaniste.

Oui tous les elfes avaient des notions en herboristerie et botanique. Mais il n’en avait pas encore rencontré un seul qui soit meilleur que lui dans ce domaine. Il fallait qu’il se ressaisisse. Ce n’est pas un elfe emprunté qui allait lui gâcher cette journée qui avait si bien commencé. Bien que ce dernier respire l’arrogance, la fierté et la suffisance.

-J’aurai dû m’en douter, depuis que je suis arrivée ici je n’ai jamais entendu parler d’herboriste, et pour cause ! S’il n’y en a pas ! Pourtant j’ai vu plus loin une annonce qui disait justement rechercher un herboriste… j’aurai mal lu ou bien c’est une très ancienne annonce, je ne saurai pas vous le dire. Je ne me suis pas vraiment attardée dessus, j’allais justement me rendre à l’adresse indiquée… mais puisque vous me dite que vous avez longtemps rechercher herboriste ou botanique ici et que vous n’en avez pas trouvé, c’est que je cours vers un chemin ou je ne trouverai pas d’issue. Je fais bien de vous croiser !

Volcome farfouilla dans sa besace pour en sortir sa seconde chemise qu’il enfila. Puis il remit ses chaussures et remit de l’ordre dans son sac. Il mit dans une poche à part les deux fioles qui c’étaient brisées. Il passa ses mains dans ses cheveux encore humides pour essayer de leur donner un semblant d’ordre et tira légèrement sur son collier en métal symbole de son servage pour le changer légèrement de position. Il y a des jours où il le sentait à peine et d’autre où il semblait peser bien plus que son poids.

-Je pense que vous savez déjà comment je m’appelle puisque vous avez écouté notre conversation, mais je suis Eledwen d’une contrée lointaine. Il me semble vous avoir déjà croisé quelque part mais je ne suis plus sûre, avec tout ce monde ! je ne suis plus sûre… Comme je découvre de nouveaux visages tous les jours, vous comprendrez ?

Le guérisseur se rapprocha des deux interlocuteurs.

-Eledwen, je m’excuse je n’ai pas eu le temps de me présenter. Volcome jeta un regard lourd de sous-entendus à l’elfe. Je me nomme Volcome, j’ai passé bon nombre d’années à apprendre les diverses médecines du monde et bon nombre d’entre elles utilisent les plantes, aussi j’en connais un certain rayon dans ce domaine. Je suis guérisseur et herboriste. Et il y avait bien un herboriste à Sinastra il y a longtemps, le vieux Tobias. Mais il a dû mourir sans avoir trouvé de successeur pour sa boutique.

Volcome en était bien embêté, il avait besoin de refaire son stock mais les herbes et plantes dont il avait besoin ne se trouvaient pas au marché ni au bazar. Il avait misé tous ses espoirs sur le fait que le vieux Tobias était encore en activité. Mais ce n’était apparemment plus le cas. Il devrait donc se rabattre sur la dernière option. Mais cela allait coûter cher et prendrait beaucoup plus de temps. Mais il n’avait apparemment plus d’autre choix.

-Je connais quelqu’un qui peut m’aider à acquérir certaines plantes rares et d’autre moins qui composent mes potions, infusions, baumes et autres décoctions … Mais cela coûte cher et prend du temps. Si vous le souhaitez je peux vous emmener le voir. Il pourra peut-être faire quelque chose pour vous également.

Il avait pris grand soin à s’adresser uniquement à la jeune femme. Laissant l’elfe de côté.

Elle avait lu une annonce ? Comme c'était étrange ! Quelqu'un cherchait-il à refonder la boutique ? Cela valait la peine qu'Anarion s'y intéresse. Il se remémora ce que Nathanaëlle lui avait dit : il y avait eu un herboriste à Sinastra, mais cela faisait longtemps qu'il avait fermé. Ce qui n'arrangeait pas ses affaires, d'ailleurs. Il avait besoin de nombreuses plantes pour ses travaux d'alchimie, dont la plupart ne pouvaient pas se trouver dans les environs de Sinastra.
Il en était à ce stade de ses réflexions lorsque la jeune femme lui tendit la main, s'attendant apparemment à ce qu'il la serre. Après une seconde de réflexion, Anarion y consentit. Il n'avait pas besoin de se montrer impoli, vu qu'il avait déjà écouté leur conversation sans qu'ils ne soient au courant.

-Je pense que vous savez déjà comment je m’appelle puisque vous avez écouté notre conversation, mais je suis Eledwen d’une contrée lointaine. Un prénom étrange. Mais pas dénué d'intérêts... Il me semble vous avoir déjà croisé quelque part mais je ne suis plus sûre, avec tout ce monde ! je ne suis plus sûre… Comme je découvre de nouveaux visages tous les jours, vous comprendrez ?

Oui, il comprenait. Après, lui ne faisait pas attention aux visages en question et n'essayait pas de les retenir. Malgré tout, ce visage ne lui était pas inconnu. Il était effectivement possible qu'ils se soient déjà croisés auparavant...

- Enchanté. Je me nomme pour ma part Anarion Curufinwë. Il la salua à la manière de son peuple, les deux bras croisés sur la poitrine, puis il se redressa. Je n'ai pas le souvenir que nous nous soyons déjà croisés, mais pour être honnête si j'avais dû retenir le visage de chaque personne à qui j'ai parlé en plus de cinq cents ans d'existence j'en deviendrai fou.

Du coin de l’œil, il nota que le jeune homme s'approchait. Il s'était couvert, mais il y avait dans son expression quelque chose qui dérangeait l'elfe. Il passa instantanément en alerte rouge. Il en avait vu beaucoup, des gens qui semblaient normaux au premier abord et qui étaient en réalité de dangereux bandits psychotiques, et sa vie d'errant l'avait rendu un tantinet paranoïaque. D'un geste apparemment nonchalant, il posa la main sur le pommeau de sa dague. Son expérience lui permit d'évaluer la situation en un clin d’œil. Il y avait un tonneau non loin qui servait à recueillir l'eau de pluie, et il était plein à ras bord. Bien. La ruelle était assez large pour lui permettre de s'évanouir par les toits, bien aussi. En revanche il n'avait aucune idée des aptitudes de cet homme...

-Eledwen, je m’excuse je n’ai pas eu le temps de me présenter. Bon. Il voulait juste se présenter. Anarion se détendit un peu, sans toutefois bouger sa main. Ses yeux analysaient la situation sous tous les angles, son corps prêt à agir au moindre mouvement étrange. Je me nomme Volcome, J’ai passé bon nombre d’année à apprendre les diverses médecines du monde et bon nombre d’entre elles utilise les plantes, aussi j’en connais un certain rayon dans ce domaine. Je suis guérisseur et Herboriste.

Un guérisseur ? Intéressant. Et érudit aussi, apparemment... En revanche, qu'il soit herboriste ne l'aidait pas vraiment, puisqu'il semblait lui aussi être en panne de ressources.

Et il y avait bien un herboriste à Sinastra il y a longtemps, le vieux Tobias. Mais il a dû mourir sans avoir trouver de successeur pour sa boutique.

Tobias ! C'était bien le nom. Ainsi, cet homme habitait Sinastra depuis suffisament longtemps pour l'avoir connu... ou alors il s'était bien renseigné.

-Je connais quelqu’un qui peux m’aider à acquérir certaine plante rare et d’autre moins qui compose mes potion, infusion, baume et autre décoction … Mais cela coûte cher et prend du temps. Si vous le souhaitée je peux vous emmener le voir. Il pourra peut-être faire quelque chose pour vous également.

Il avait bien un problème, c'était évident, mais pas un problème du genre dangereux : entre les regards agressifs et la façon dont il s'adressait exclusivement à Eledwen, c'était assez flagrant. Non, il semblait tout simplement ne pas aimer Anarion. Ce dont ce dernier se fichait complètement: si Volcome, puisqu'il s'appelait ainsi, pouvait lui procurer les plantes dont il avait besoin, il pouvait bien le bouder autant qu'il voulait, pas de problème. Ça lui ferait une personne de moins à qui il serait obligé de faire la conversation. Et il avait rencontré bien pire dans sa vie qu'un jeunot qui lui tienne tête sans raison valable - du moins à ses yeux.
Avec un petit sourire, il regarda Volcome, quand bien même celui-ci ne le regardait pas, et parla avant de laisser à Eledwen le temps de répondre.

- Je le souhaite, en effet. C'est fort aimable à vous, Volcome. Viendrez-vous avec nous, Eldwen ?

Il se tourna vers la guerrière, se demandant à peine s'il était judicieux de taquiner comme ça un inconnu croisé dans la rue.

[hrp] mille fois pardon pour ma réponse si tardive, mais j'ai été prise par les tas de choses que la vie nous donne de faire ... bref, me revoici, me revoilà, plus en forme que jamais !! Wink

[/hrp]

Eledwen sentait une certaine tension entre les deux hommes, et ne pouvait pourtant pas en dire la raison. Cependant c’était surtout du côté de Volcome que l’on pouvait ressentir une sorte d’animosité envers l’elfe. Elle fit abstraction de cet électricité palpable entre eux et s’appliqua à rester polie.
Entre temps, Volcome s’était rhabillé et lui faisait une proposition non dénuée d’intérêt :

-Je connais quelqu’un qui peut m’aider à acquérir certaines plantes rares et d’autres moins qui composent mes potions, infusions, baumes et autres décoctions … Mais cela coûte cher et prend du temps. Si vous le souhaitez je peux vous emmener le voir. Il pourra peut-être faire quelque chose pour vous également.

Eledwen était très tentée par la proposition. Mais comme elle avait pu le percevoir auparavant, la mésentente entre ces deux-là étaient toujours d’actualité, puisqu’en effet, Volcome avait pris soin de ne s’adresser qu’à elle pour lui proposer d’aller à la rencontre d’un herboriste ou tout au moins de ce qui semblait l’être. Il ignorait délibérément l’elfe qui n’en prit pas garde et prit soin de répondre à sa place comme si ces deux-là filaient une amitié parfaite. La jeune demoiselle ne s’en offusqua guère songeant que c’était de bonne guerre. Peut-être qu’en chemin les deux hommes finiraient par résoudre leur différend ?

Eledwen répondit à la fois à Anarion et Volcome :

-Eh bien ! C’est une idée qui me tente ! allons à la recherche de ces plantes rares !

Elle fit volte-face et devança les deux hommes de quelques pas, puis s’arrêta pour voir s’ils la suivaient, laissant le vent frais du matin jouer dans les ondulations de son manteau, lui donnant une allure plus imposante que laissait habituellement supposer la silhouette de la jeune femme qu’elle était devenue.

La jeune fille était curieuse d’en savoir un peu plus sur ces deux garçons qu’elle venait à peine de rencontrer. Avaient-ils un travail ici, à Sinastra, où logeaient-ils, pourraient-ils l’aider à trouver un logement autre que sa petite chambre à l’auberge ? Habitaient-ils à Sinastra depuis longtemps …toutes ces questions tourbillonnaient dans sa tête pendant qu’elle se mettait en route vers ce qu’elle cherchait. Elle ne savait pas comment engager la conversation, vu comment avaient débuté les amabilités entre ses deux compagnons elle préférait que ce soit l’un d'eux qui engage le dialogue et voir quelle en serait la tournure. Elle avait bien senti que ce Volcome ne souhaitait pas emmener Anarion à ce qui semblait son repère de réapprovisionnement en herbe et plantes. De plus, il semblait voir en l’elfe un potentiel concurrent. cela lui paraissait infondé car dans ce domaine toute personne plus compétente que soit, permettait, selon elle, de s’enrichir de ce qu’elle pouvait vous apporter en connaissance.

Finalement, la jeune demoiselle se décida, malgré ses premières réticences, à engager la conversation :

- Depuis combien de temps êtes-vous tous deux à Sinastra ? Vous connaissez-vous ?

RP VERROUILLÉ POUR INACTIVITÉ.

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