[Quête] Jeu de Piste

Quelque part au milieu du Bazar, vers les trois heures du matin ...

Un homme de haute stature et vêtu d'un ample manteau de Mage, capuchon pointu rabattu sur le visage, fait les cents pas aux environs de l'étal des poissonniers. Seule sa courte barbe grise, proprement taillée est visible. Et ses yeux ... deux améthystes brillant d'une étrange lueur dans la nuit.

Il fait quelques pas, pivote sur lui même, quelques pas encore puis il pousse jusqu'à la tente du marchand de couteaux, se retourne, observe de son singulier regard la roulotte close du boulanger, puis reprend son manège.
Encore et encore : Poissonniers, pivot, couteaux, regard au boulanger, poissonniers ... et encore et encore, et encore ...

Lorsque le soleil pointe son nez derrière les murailles de pierre blanche, il est toujours là, regardant la chariotte du boulanger. Lorsque celui-ci en sort pour se soulager sur la roue arrière, l'homme lève la tête, observe le ciel et marmonne quelque chose. Brièvement, le sol sous ses pieds semble s'éclairer d'une lumière vive.

Lorsque le boulanger remonte dans sa roulotte l'étrange barbu a disparu...
Sur le bois gluant de l'étal des poissonniers, à quelques pas de là où il se trouvait, un parchemin retenu par un clou se balance dans la brise matinale.
Quiconque s'en approche suffisamment peut y lire :

Toi, l'aventurier, toi le curieux,
Toi qui cherche l'aventure, la fortune ou la vérité,
Toi seul pourra déchiffrer ce message :

Sxuhsxu b' ujeybu t'qcujxoiju
Rhybbqdj fqhcy 1000 zeoqkn
Q bq jqrbu tk sosbefu

Signé :
Archimage Mokthar Ke Till'
Expert en langues
Avocat

P.S : Un indice se cache dans ce message.

Nathanaëlle marchait d'un pas vif. L'air frais lui fouettait le visage et faisait voler les pans de sa cape derrière elle. La jeune elfe s'apprêtait à traverser le Bazar sans s'arrêter pour rejoindre les portes de la cité, quand quelque chose attira son attention.
Un attroupement de badauds semblait s'être formé autour de l'étal du poissonnier. Intriguée, Natha s'approcha. Elle s'attendait à entendre les habituelles réclames du vendeur, ventant les mérites de sa pêche du jour, mais nul autre bruit ne troublait le silence que les voix des badauds.
La jeune elfe n'eut aucun mal à fendre la foule, les habitants du quartier pauvre s'écartant d'eux-mêmes en apercevant la grande épée qu'elle portait à la ceinture. Arrivée devant l'étal, elle vit ce qui avait perturbé tout ce petit monde.
Le poissonnier tenait à la main un parchemin, qui semblait-il avait été décroché du clou qui le retenait à l'étal. Le haut de la feuille était déchiré mais le message semblait encore lisible.

Nathanaëlle n'eut qu'à tendre la main pour que le marchand s'empresse de lui remettre le document. La jeune elfe lut ce qui y était écrit, et ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Après un moment de réflexion, elle raccrocha le parchemin à son clou et tourna les talons.

Elle avait eu le temps de mémoriser l'étrange message. Quittant le Bazar, Nathanaëlle s'engouffra dans une autre rue et gagna la taverne. Y entrant, elle demanda à Prosper un verre de vin et de quoi écrire. Seule à sa table, elle eut tout le loisir de décoder le message à l'abri des regards.
Ce ne fut pas chose aisé, mais la jeune fille avait déjà eu l'occasion de déchiffrer pareil code étant enfant, et celui-ci ne fut pas long à briser.

Cependant une autre surprise attendait la jeune elfe. Même déchiffré, le message restait flou. Natha eut beau y réfléchir, elle ne trouva aucun élément susceptible de l'éclairer.

Déçue mais déterminée, Nathanaëlle résolut de retourner au Bazar et d'attendre que quelqu'un d'autre déchiffre le code, ou du moins s'y intéresse. Peut-être cela serait-il moins mystérieux à plusieurs ?

La jeune elfe regagna le Bazar et s'appuya contre le mur d'une maison, non loin de l'échoppe du poissonnier. Elle rabattit son capuchon et se prépara à attendre.

Autour de la jeune elfe, le bazar était de plus en plus animé et lorsque la cloche du château sonna neuf heures, l'activité battait son plein.
Non loin d'elle, à l'étal des poissonniers se déroulait la vente à la criée, provocant un impressionnant attroupement de ménagères espérant s'en tirer avec le meilleur prix possible. Soles, raies, sardines, maquereaux, cabillauds, colins, thons, requins côtoyaient sur une couche de glace les calamars, crevettes, langoustes, coques et bigorneaux. Juste en face, tentant de se faire entendre par dessus les crieurs, un boulanger au double menton et à la bedaine impressionnante bradait ses pâtisseries de la veille ou en doublait le prix selon l'apparence du client.
Sur la gauche de Nathanaëlle, un vendeur de couteaux au sourire édenté faisait démonstration de sa marchandise sur un cochon vivant. Couteaux, coutelas, épluches légumes, dagues, tranchoirs, couteau à huitres ou à beurre, le pauvre animal eut droit à toutes les lames. A côté de lui, concentré sur une bague en argent, un joailler borgne portant un monocle sur son unique œil, semblait quelque peu incommodé par le bruit. Devant lui, alignés en dix rangées de cents, sur un rectangle de velours rouge, brillaient saphirs et rubis, diamants et opales, ivoires et perles, ambres et argents, ors jaunes et blancs. Au milieu, clou de sa collection, , un pendentif d’améthyste en forme d'étoile attirait les regards par son éclat.
Semblant tenter de concurrencer le joaillier, son voisin aux allures de mage étrange portant turban et cape chamarrée attirait les clients grâces aux arômes inédits de ses épices rares et exotiques. Malheureusement, les odeurs se mélangeaient bien vite à celle, beaucoup moins appétissante des peaux que le tanneur voisin vendait au rabais.

La cloche sonna dix heures. Les étals commençaient à se vider et dans deux heures tout au plus, les marchands les plus sérieux s'en iraient poursuivre leur commerce dans d'autres bourgs ou rejoindre leur échoppe dans le Quartier Commerçant. Si Nathanaëlle voulait agir, c'était le bon moment. Après, il serait trop tard.

La jeune elfe décida d'agir. Il était peu probable que quelqu'un d'autre arrive avant que les marchands ne soient repartis, ce qui ne saurait tarder. Rien ne servait donc de s'attarder dans le coin.

La jeune fille tira par réflexe sur son capuchon, posa la main sur le pommeau de son épée et se décolla du mur. Elle repassa devant les échoppes et pensait continuer son chemin et rentrer chez elle, lorsqu'un détail attira son attention. Le joaillier n'était pas là lorsque la jeune elfe était venue lire le message ...

Maintenant, le texte prenait tout son sens. Du moins, la jeune elfe savait ce qu'elle devait faire. Mais quant à deviner où cela la conduirait ...

Fi. Nathanaëlle décida de s'y risquer. Que pouvait-il lui arriver ? Rien de comparable avec le vide que causerait en elle sa curiosité insatisfaite si elle partait maintenant.

L'elfe s'avança donc vers l'étal du joailler. Effleurant du doigt les joyaux alignés, elle marqua une pause au contact de la pierre d'améthyste.

-... Combien pour ce bijou ?

Lentement, très lentement, comme si on le sortait d'un long sommeil, l'homme se tourna vers Nathanaëlle et posa son œil unique sur la jeune elfe. Il la dévisagea ainsi pendant de longues minutes, son oeil inquisiteur détaillant la demoiselle de pieds en cape au sens littéral du terme. Il observa ses bottes sombres de bonne facture, ses vêtements noirs, l'épée qui pendant ostensiblement à son côté, sa grande cape sombre, ses oreilles pointus et ses cheveux argentés. Il prenait tout son temps et, visiblement, un plaisir malsain à son observation.

-Çui-ci l'est pas à vend'. Lâcha-t-il finalement à le jeune fille après un reniflement de dédain.

Il se racla la gorge et cracha au sol, manquant de peu les bottes de la jeune elfe, avant de lui tourner le dos. Il se remit alors à observer sa gemme, comme si de rien n'était, ignorant royalement la présence de Nathanaëlle devant son étal.

- ... Pourquoi l'exposer, alors ?

Nathanaëlle n'aimait pas la manière dont l'homme la détaillait. Elle soutint un instant le regard du borgne, puis sortit sa bourse et la posa sur l'étal. Fixant toujours le joaillier, elle ôta la broche épinglée sur sa cape et la posa sur la bourse, avant de pousser le tout vers l'homme qui lui faisait face.

- Cette broche est en argent massif. Sa valeur à elle seule doit égaler celle du bijou, mais au cas où vous ne partageriez pas mon avis, je me permets d'y ajouter ma bourse.

La jeune elfe s'interrompit quelques instants, avant de reprendre :

- Elle est bien remplie, comme vous pouvez le constater.

La semi-elfe recula d'un pas, afin de faire comprendre à l'autre qu'elle n'avait pas l'intention de voler la pierre, ni de la prendre par la force. Du moins pas pour l'instant. Et pas si le vieil homme se montrait coopératif. Sinon ...

La main de la guerrière effleura un instant le pommeau de son épée, puis revint tranquillement à sa place. Ce geste n'était pas une menace, seulement un avertissement. Nathanaëlle voulait bien se montrer gentille, mais le vendeur avait tout intérêt à ne pas la contrarier.

- ... Alors ? Est-elle à vendre, cette pierre ?

- ... Pourquoi l'exposer, alors ?

En entendant ces mots, l'homme se retourna, comme frappé par un coup de fouet. Il dévisagea la gamine qui se trouvait devant lui, effrontée. Mignonne... mais effrontée. Et pas effrayée pour deux sous par l'apparence bourrue du joailler borgne.
Il eut un léger mouvement de recul lorsqu'elle sortit sa bourse puis se rapprocha, l’œil soudain brillant d'avidité. La petite semblait avoir du pognon, et même trop. Tellement qu'elle n'avait pas l'air de savoir qu'en faire. Il se prit à sourire.

Et soudain la jeune elfe posa sous son regard avide une magnifique broche d'argent ouvragé. L’œil habitué et professionnel reconnut bien vite dans la broche un véritable bijou. Que pouvait donc faire une gamine avec un tel trésor accroché à sa cape ?

Le borgne tendit la main, réprimant un sourire. Il choisit d'afficher plutôt une moue d'hésitation et de prendre l'air le moins convaincu possible.

-Mouais... Qu'essski m'dit qu'cest pas du toc, ton machin ? Dit-il en saisissant la broche entre le pouce et l'index.

Cette fois, il ne put réprimer un nouveau sourire. Un seul regard à travers son monocle lui avait suffit à comprendre. Non seulement la broche était en véritable argent mais en plus en bel ouvrage.

- Qu'ess qu'une gamine comme toi fait avec du bel argent Elfique, hein ?! Demanda-t-il à Nathanaëlle d'un air mauvais avant d'ajouter : V'la c'qu'on va faire, toi et moi. Je va garder ce p'tit bijou bien qu'trop beau pour une gamine comme toi et tu vas repartir sans qu'y t'arrive rien d'mal. Et comme je suis gentil, je te laisse même ta bourse pour que ta môman te gronde pas. Allez, file !

Et, après avoir repoussé la bourse rebondie vers la jeune elfe, il lui tourna le dos, la broche en argent à la main, l'exainant sous toutes les coutures en poussant des Oh et des Ah.

Nathanaëlle commençait à en avoir assez de ce vendeur capricieux et avide. Elle sentait monter en elle une bouffée de colère, qu'elle ne se força pas à réprimer contrairement à son habitude.
Ce joaillier allait trop loin, et il était temps que quelqu'un lui apprenne les bonnes manières ...

Sur ces belles pensées, la jeune elfe se fit un devoir d'oublier tous ses beaux préceptes sur le pacifisme et le dialogue, et sortit calmement son épée de son fourreau. Elle en observa la lame un instant, comme pour peser une dernière fois le pour et le contre, puis elle prit sa décision.

D'un mouvement habile et assuré, elle avança d'un pas jusqu'à être collée à l'étal, et se pencha au-dessus de celui-ci pour saisir l'escroc par le col. Elle le tira vers elle d'un geste fluide et colla la lame de son épée sous sa gorge.

Ainsi positionnée, elle était presque certaine d'être davantage prise au sérieux par le borgne.

- ... Malheureusement pour toi, la "gamine" a une épée, et elle sait s'en servir. Affermissant sa prise, elle poursuivit : Maintenant, voici ce que nous allons faire. Je vais reprendre ceci, dit-elle en arrachant la broche elfique des mains du joaillier, et te donner ces dix pièces d'or. Lâchant le col de l'homme (sans toutefois baisser son épée), elle se servit de sa main libre pour sortir de sa bourse et poser sur l'étal lesdits écus. En échange, continua-t-elle, je vais prendre ce bijou.

À ces mots, elle se saisit de la pierre d'améthyste.

Puis, tirant davantage encore sur le col du malheureux, elle approcha ses lèvres de son oreille et murmura d'une voix calme mais menaçante :

- ... Ce marché est équitable, et tu le sais. Il est dans ton intérêt d'empocher les écus et de me laisser partir avec cette gemme. Sinon ... disons que je pourrais cesser d'être calme, et que ma lame pourrait malencontreusement se teinter de rouge ...

La jeune elfe laissa ses mots faire leur chemin dans la tête de l'homme. Puis elle fit un pas en arrière, rangea son épée et s'éloigna à reculons, refusant de tourner le dos au borgne.

C'est avec un air guindé et une furieuse teinte rouge sur ses joues pâles que le joaillier regarda la jeune elfe s'éloigner, son œil unique ne pouvant se détacher de la silhouette de la jeune fille. Elle le regardait, s'éloignant à reculons et l'homme sentait son regard peser sur lui. Il se refusait à détourner les yeux... ç'aurait-été un ultime signe de faiblesse qu'il ne pouvait se permettre.

Lorsque la jeune fille eut enfin disparu de son champ de vision, il s'autorisa à respirer et, d'un geste sec, remit son col en place. La scène n'avait duré bien longtemps et le onde avait continué de tourner dans le Bazar. Lentement, comme s'il craignait un autre malheur, le borgne se remit au travail, essuyant une nouvelle gemme. Bientôt il lui faudrait plier bagages et s'en aller ver un autre marché, une autre ville où il pourrait oublier cette rencontre désagréable et honteuse.

***
Nathanaëlle, tout en marchant à reculons, s'était peu à peu éloignée de l'homme et du Bazar. Lorsque enfin elle l'eut perdu de vue, elle se trouvait sur une petite place où les murs d'une des enceintes intérieures de la ville s'ouvraient sur le Quartier Commerçant. En face d'elle, à gauche, se trouvait la carcasse vide et quelque peu délabrée de la Forge et à sa droit s'éloignaient les pavés blancs de la Rue Hèm qui, à l'autre bout, donnait sur la rédaction du Journal et, plus loin, sur la Grand'Place.

La jeune elfe aurait sûrement besoin de se poser quelque part afin d'examiner le bijou dont parlait le message. Mais où aller ?

La matinée étant déjà bien avancée, la place était de plus en plus bondée, aussi Arthémise se hâtait-elle d'en achever la traversée, et de regagner au plus vite des rues moins passantes. Le soleil était suffisamment pâle et bas dans le ciel pour lui permettre d'être au-dehors, mais au milieu de la foule, les regards sur ses cheveux et ses yeux flamboyants l'avaient vite persuadée de se dissimuler sous sa capuche. Elle observait ainsi les passants sans qu'ils ne lui rendent la pareille.
Elle s'arrêta soudain, étonnée par un attroupement dont elle ne voyait pas la raison. Elle observa la ruelle qu'elle souhaitait atteindre, puis se décida à aller jeter un coup d'œil. Elle n'avait rien de prévu pour la journée, et les mots qu'elles percevaient lui paraissaient assez intéressants. Elle s'approcha donc, et lut à son tour l'étrange parchemin. De plus en plus intriguée, elle resta le temps de retenir le message puis s'éloigna doucement le temps de le déchiffrer mentalement.
Elle comprit assez vite le contenu du message, mais, perplexe, secoua la tête. Même ainsi, il restait mystérieux.

En quête d'indications, observant autour d'elle, elle aperçut une crinière d'argent qui lui arracha un sourire. Nathanaëlle était ici ?
Elle fronça les sourcils. Son amie semblait en conflit avec un commerçant. Elle s'approcha pour lui proposer son aide, mais resta en retrait en la voyant le menacer de son arme. La semi-elfe savait parfaitement se faire respecter seule.
Un éclat attira son œil et, en apercevant le bijou que tenait la guerrière, elle sourit de nouveau, comprenant soudainement le message... Dont elle n'était apparemment pas la première à en chercher la signification ! À moins que ce ne soit qu'une coïncidence ? Arthémise en doutait cependant.

Elle s'avança vers Nathanaëlle, mais la foule l'empêchant de l'atteindre, elle la suivit jusqu'à une petite place, qu'elle ne connaissait pas.

-Alors comme ça, toi aussi tu es tombée sur cette énigme !

Lança-t-elle, adossée au mur.

Puisqu'elles avaient laissé la foule quelques rues derrière elles, la vampire retira sa capuche, révélant un sourire rieur à son amie.

- Puis-je me joindre à toi à présent ?

Demanda-t-elle. Plus Artémise en voyait, et plus elle avait envie de voir où toute cette histoire les mènerait. Observant Nathanaëlle, elle attendit la réponse de cette dernière, espérant qu'elle serait d'accord et que sa présence ne la dérangerait pas.

Nathanaëlle était plongée dans ses pensées. Après que le commerçant eût "gentiment" accepté de lui céder la pierre, elle s'était éloignée à reculons dans les ruelles adjacentes, et devait se trouver à présent aux abords du quartier commerçant. Bien qu'elle se trouvât loin du borgne, la semi-elfe restait sur ses gardes. Nul ne savait de quoi était capable un commerçant contrarié ...

-Alors comme ça, toi aussi tu es tombée sur cette énigme !

L'elfe sursauta. Tout à sa réflexion, elle n'avait pas vu son amie s'approcher. Encore sous le choc de s'être laissée surprendre, Natha mit plusieurs secondes à assimiler les mots de la vampire. Arthémise avait donc elle aussi lu le parchemin ! Bien que l'ayant laissé sur place à cet effet, la guerrière ne s'attendait pas à voir si tôt d'autres curieux chercher le bijou. Néanmoins, elle était heureuse et soulagée que la providence ait mis Arthy sur son chemin. La jeune fille savait se battre en cas de besoin, elle ne serait donc pas un fardeau ; de plus elle avait l'esprit vif et se révélerait sûrement d'une aide précieuse.

- Puis-je me joindre à toi à présent ?

Remise de ses émotions, la sang-mêlé consentit à répondre.

- ... Bien sûr ! Avec grand plaisir. Nous ne serons pas trop de deux, je pense, pour résoudre cette énigme ...

Jetant autour d'elle des regards aussi méfiants qu'acérés, la jeune fille s'engagea sans une seconde d'hésitation sur la voie qui partait à sa gauche. De la tête, elle fit signe à Arthémise de la suivre. Lorsque celle-ci arriva à sa hauteur, l'elfe lui confia :

- ... Nous devrions examiner ce bijou, peut-être renferme-t-il des indications sur sa provenance, ou sur les raisons qui ont poussé quelqu'un à écrire cette énigme.

Se retournant pour s'assurer de n'être pas suivie, elle constata que tout était calme et se rasséréna quelque peu.
Les deux amies se trouvaient à présent devant ce qui était autrefois une forge, mais qui aujourd'hui paraissait à l'abandon, triste vestige d'une époque révolue.
D'un geste décidé, l'elfe poussa les lourdes portes de fer et entra, priant Arthémise de faire de même.

- ... On ne sait jamais qui peut nous écouter, ni pour quelles raisons. Si nous devons examiner un bijou mystérieux pour résoudre une charade non moins curieuse, je préfère autant le faire à l'abri des regards.

Sur ces mots, la jeune fille s'assit par terre sur un pan de sa cape et sortit la pierre de sa bourse. Son regard se fit songeur et sur son front, un pli se forma, signe d'une intense réflexion.

Qu'est-ce que tout ceci voulait dire ?

RP VERROUILLÉ POUR INACTIVITÉ.

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