Un homme d’âge mûr s’approcha de notre jeune demoiselle au longues nattes. Il se plaça devant elle et l’interpella :
- B’jour m’demoiselle, ‘xcusez mon r’tard mais j’ai quelques embrouilles avec un client mécontent de ma marchandise… vous compr’nez, j’ai du argumenter quelques temps pour lui expliquer qu’il confondait l’tilleul avec une aut’ plante. Voilà vous savez tout ! Comment vous portez vous ? qu’avez vous donc de beau à me proposer là ?
Eledwen sourit au bonhomme et à son entrain, elle lui répondit poliment qu’elle allait bien et qu’elle avait ce qu’elle avait promis pour procéder à leur échange. Elle déballa sur le banc, devant l’homme son bien et lui présenta ce qu’elle avait en sa possession qui pourrai l’intéresser. L’homme n’était pas de Sinastra, c’était un marchand de passage qu’elle avait croisé à plusieurs reprises sur le bazar. Elle avait finit par lui demander un jour s’il serait intéressé par de nouvelles herbes qu’Eledwen avait remarquées manquantes à sa collection. Il avait tout de suite accepté et lui avait donné rendez-vous la semaine suivante au lieu même où ils se trouvaient désormais.
Elle n’avait pas osé lui faire remarquer que elle même avait été en retard mais puisqu’il n’avait pas eu le temps de s’en rendre compte, elle n’avait pas trouvé utile de le lui dire. Ainsi elle interrogea du regard son potentiel client. Il semblait subjugué par une telle variété de plantes. Il en pris quelques unes dans ses mains pou les sentir, toucher leur texture, étudier leur composition. Il paraissait concentré, vérifiant que la marchandise qu’on lui proposait n’était pas de mauvaise qualité et qu’avec il pourrait satisfaire ses clients future. Il continua son petit manège plusieurs minutes. Eledwen l’observait attentivement, certaine qu’il ne lui poserait pas la question de leur provenance. Ainsi, Eledwen savait qu’elle n’aurai pas à répondre à un interrogatoire sans fin qui l’aurai gêné et auquel elle n’aurai su répondre. Une fois l’examen terminé, l’homme se retourna vers la demoiselle et lui afficha un grand sourire, sûr qu’il allait conclure une très bonne affaire.
- et bien, m’moiselle, c’est pas de a pacotille ! Je vous en prend une demi-bourse chacune si cela vous convient. Et surtout rev'nez me voir si vous en avez à nouveau !
Eledwen était certaine de la valeur de ses plantes séchées et souhaitait en obtenir le double de ce que le marchand proposait. Elle savait que ses produits étaient destinés à la revente et qu’il en tirerait bien plus que ce qu’elle demandait de toutes façons. Elle refusa la première offre, décidée à obtenir ce qu’elle voulait. Au bout d’une longue négociation, l’homme finit par céder du terrain et à donner ce que notre demoiselle désirait. Ils se quittèrent cordialement, le marchand charmé par cette demoiselle si déterminée pour son âge. Comme quoi il ne fallait pas se fier aux apparence ! S’il n’avait pas eu ce qu’il souhaitait, c’est à dire une affaire où il aurai escroqué la demoiselle, il savait qu’il vendrait ces plantes à de bons prix qui lui feraient de bons profits. Il retourna à sa roulotte en sifflotant un air du pays voisin qu’il avait l’habitude de côtoyer pour y faire de nombreuses affaires commerciales.
Eledwen rangea les bourses pleines à la place où quelques minutes auparavant il y avait ses herbes et ses plantes. Contente d’avoir à nouveau quelque pécul pour survivre jusqu’à la saison nouvelle. La chaleur était maintenant en train de fuir les rues et elle était contente d’avoir de quoi se payer du bois de chauffage pour sa chambre à l’auberge. Elle remis son sac sur ses épaules et n’étant pas pressée observa ce qu’il se passait autour d’elle. Il y avait toujours cette cohue bien caractéristique au bazar qui continuerai jusqu’au soir. Les feuilles voulaient sur les surfaces planes où le vent parvenait à s’engouffrer, entre deux ruelles. Deux écureuils couraient par-ci par-là afin d’attraper quelques provisions pour l’hiver.
L’automne s’était bien installé, prévoyant un hiver froid et qui sait, certainement un peu de neige ! Eledwen se laissait aller à ses réflexion, sourire au lèvre, visage rêveur, respirant à pleins poumons l’air frais tout en laissant le soleil lui caresser le visage. Elle profitait de ce moment, heureuse de son affaire et heureuse que malgré tous les problèmes que la vie pouvait lui infliger, d’être là malgré tout, battante, forte et fière.
Elle s’arrêta un instant face à la devanture d’un stand qui proposait des étoffes de tous types. Elle en examina plusieurs qui aurai un potentiel pour une cape d’hiver, la sienne n’en pouvait plus et il était temps d’en changer. Une qui était en velours noir lui plaisait bien, elle hésitait à l’acheter.