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 Parfum d'orage

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Ignis

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MessageSujet: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeMer 22 Mai - 1:30

Le soleil se couchait déjà sur la Cité de Sinastra et le jour déclinait doucement, coulant sur remparts de la Cité et projetant ses ombres dansantes dans les ruelles. La lumière mielleuse de ce début de soirée enveloppait les silhouettes d’une teinte orangée et chaude. L’air pourtant semblait lourd, et aucune brise ne venait souffler un air frais en ce printemps bien installé. La fée marchait pieds nus sur les pavés blancs et chauds de la Cité, d’un pas léger et insouciant. Elle aimait la chaleur, cela ne faisait aucun doute, mais elle pressentait quelque chose de différent. L’air du soir lui paraissait chargé, comme la chaleur précédent un orage d’été. Elle leva distraitement les yeux au ciel. Aucun nuage annonciateur de pluie ne venait troubler le bleu rougit qui oscillait entre les rayons oranges du coucher de soleil et l’obscurité pailletée de la nuit. Bientôt l’orange laisserait sa place au bleu presque noir et Ignis se baserait sur ses sens développés pour s’orienter. Mais s’orienter vers où ?

Elle avait passé la fin de ce bel et chaud après-midi à arpenter les rues blanches de Sinastra où elle n’avait pas croisé beaucoup d’habitants. En tout cas aucun qu’elle n’eut reconnu. Sans doute la plupart d’entre eux s’étaient-ils mis à l’abri du soleil vif. Elle avait flâné entre les étals du quartier commerçant sans vraiment s’arrêter. Elle n’avait pour une fois rien acheté. Cependant comme à son habitude elle était restée perdue dans ses pensées, balançant son regard azur de droite à gauche en posant une attention partielle sur ce qui l’entourait. Elle avait laissé les appels des commerçants envahir ses oreilles de toutes parts, les parfums des fruits, des pains et même des poissons accaparer son odorat. Elle avait parfois même fermé les yeux, au coin d’une rue, devinant le prochain étal qui allait se présentait lorsqu’elle tournerait dans la rue suivante. En bref, Ignis avait – encore – passé l’après-midi à ne rien faire. Mais cela lui importait peu. Lorsqu’elle était sortie de chez elle, le sourire aux lèvres, elle n’avait qu’une envie : retourner en forêt redécouvrir les saveurs du soir.

Bientôt ses pas l’y portaient. Franchissant les remparts par là-même où elle était arrivée dans la Cité des années plus tôt, elle salua d’un signe de tête et d’un sourire doux Milo et Jozevitch qui prenaient place de part et d’autre des lourdes portes de bois pour leur garde nocturne qui s’annonçait calme. Enfin, ce n’était que le ressenti d’Ignis. Car dans une ville telle que Sinastra où même votre propre esprit semble vouloir vous jouer des tours, il est plutôt difficile de prévoir la suite des évènements. Bref. Ignis, elle, avait décidé ce soir de retrouver avec nostalgie son amour pour la forêt.

Les feuillages s’assombrissaient alors qu’elle pénétrait entre les branches tortueuses. Les ramures semblaient s’affaisser, comme si la forêt elle-même s’endormait. Et ce n’était pas qu’une impression : les fleurs qui recouvraient les mousses et le chemin se fermaient peu à peu, les oiseaux taisaient leurs chants diurnes pour laisser place aux carillons des insectes noctambules et la rosée déposait ses perles sur les brins d’herbe du tapis vert sombre que foulait les pieds nus de notre petite fée. La fraicheur se propageait elle aussi et un frisson parcouru le dos de la brune. Elle aimait sentir le couvert végétal de la forêt contre la peau de sa plante de pied, mais ne pouvait s’empêcher de tressaillir à leur contact frais. Elle inspira profondément, les yeux mi-clos. Les parfums intenses de la végétation mêlés à ceux de l’humus et de la pluie l’envahirent d’un sentiment de bien-être et de calme, d’un calme silencieux, à peine percé du chant des grillons. Elle ouvrit brusquement les yeux, les portant d’abord sur le ciel.
De pluie ? Les prunelles d’azur reflétaient un ciel sombre et sans étoiles, dont on devinait les nuages lourds se former et s’enlacer les uns avec les autres. Ignis plissa le nez. Cela ne sentait pas bon, enfin, métaphoriquement parlant bien sûr. Quelque chose s’annonçait, menaçant, et planait au-dessus de sa tête aux oreilles pointues.

Elle reporta son attention sur son chemin, son pas s’était naturellement ralenti, comme pour lui laisser le temps de savourer pleinement les sensations que lui procuraient la forêt. Elle discerna un craquement, non loin, devant elle, sur la droite. Elle se stoppa, le souffle en suspens, à l’affut du moindre bruit, de la moindre odeur… de la moindre présence. Elle la sentait bien à présent, la menace. Et elle ne venait en réalité pas uniquement du ciel. La fée ressentait quelque chose en elle d’indescriptible, qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant : son cœur était serré et semblait battre à lui en crever la cage thoracique. Quelque chose pesait au fond d’elle, elle ne savait dire quoi et elle n’aimait pas ça. Vraisemblablement ces émotions n’étaient pas les siennes, et l’être qui les portait lui semblait tout aussi perdu qu’elle. Ignis se savait empathique, mais ça n’arrivait la plupart du temps que lorsqu’elle faisait face au porteur de ces émotions, lorsque ses pupilles pouvaient plonger dans celles de son interlocuteur. Là, ces sensations la frappaient de plein fouet sans qu’elle sache ni qui ni quoi en était à l’origine. Elle était persuadée de deux choses : ce n’était pas les siennes, et leur hôte lui-même n’en connaissait pas l’origine.

Ce sentiment d’une menace tapie dans l’ombre lui tournait le ventre et la petite fée dû s’appuyer contre un arbre pour ne pas chanceler. Les yeux écarquillés, le souffle coupé et l’air béat, Ignis ne voyait plus devant elle. Elle ne voyait à vrai dire plus rien, tous ses sens se concentraient dorénavant sur l’étrange sensation qui la faisait suffoquer.

D’un geste brusque, elle secoua la tête, battant plusieurs fois les paupières pour recouvrer un semblant de contenance. Il lui avait sembler se perdre elle-même durant quelques instants, comme si elle n’avait plus été elle, mais dans l’esprit d’un autre. Une nouvelle fois, elle inspira longuement, se forçant à terrer ses pressentiments là où ils devaient demeurer : des pressentiments. Alors elle se remis en mouvement, de nouveau à l’affut de chaque son, chaque odeur, chaque mouvement qu’elle pouvait percevoir et qui pourrait la mener jusqu’à l’objet de sa quête : qui était le fameux propriétaire de ces émotions, et que représentaient-elles réellement ? Elle marcha en direction du premier craquement, mais celui – ou celle – qu’elle traquait semblait lui aussi avoir repris ses esprits et sa progression étaient à présent totalement silencieuse. Il lui fallait maintenant compter sur ses facultés de fée pour s’orienter.

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Arthémise

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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeJeu 23 Mai - 0:32

La journée s’achevait à peine et Arthémise était déjà épuisée. À l’heure où les commerçants fermaient leurs boutiques, où les mères s’inquiétaient de leurs enfants, à l’heure où les amoureux sortaient en hâte dans les rues qui peu à peu se vidaient, à cette heure que la rouquine affectionnait tant, le soleil couchant ne parvenait pourtant pas ce soir à lui rendre le sourire.

Morose, elle ouvrit la fenêtre de sa chambrée, d’un geste rapide et machinal, dicté par l’habitude, évitant les rayons qu’elle laissait entrer. Des traits de lumière envahirent la petite pièce, illuminant les grains de poussière qui dansaient dans l’air de paillettes d’or et de rubis. Mais même ce réjouissant et simple spectacle ne parvint à lui rendre son enthousiasme. Se servant de son rideau comme d’un voile protecteur, elle jeta un regard envieux à la rue qui bruissait plus bas. Un homme avec un bouquet à la main enjambait la marelle à moitié effacée qu’une fillette avait laissée là. Des bouteilles brisées traînaient dans un coin, vestiges de soirées agitées laissant présager de celles à venir.

Cette vue lui fit envie ; se retournant, elle s’approcha d’une étagère d’où elle sortit une bouteille, qui n’offrit à ses lèvres assoiffées que quelques maigres gouttes, rescapées jusqu’ici de l’insatiable jeune femme.
Elle grommela et, dans un mouvement de dépit, lâcha la bouteille, avant de se rappeler que ce geste fort innocent serait à sa charge, et que la bouteille ne se ramasserait probablement pas elle-même. Un réflexe qui n’avait rien d’humain sauva la situation, et elle reposa négligemment la bouteille là où elle l’avait prise. Frustrée, elle soupira. Elle avait soif !

Un éclat de de couleur attira son regard, et elle aperçut son reflet dans le petit miroir posé dans le coin face à elle. La vision la fit grimacer. Elle était égale à elle-même, peau de neige et cheveux de feu, silhouette mince et bouche trop rouge. Mais les cernes bleuâtres qui s’étaient creusées sous ses yeux bien plus sombres que d’habitude, d’un rouge presque noir, ne la trompaient pas. La soif la tenaillait, expliquant sa morosité et sa nervosité.

Se laissant tomber sur le lit, elle fixa le plafond, d’un blanc immaculé. Cela faisait plusieurs nuits que la pluie la maintenait dans sa chambre, et le soleil injuste des longues journées de printemps la contraignait à dormir le jour. Qu’allait-elle faire cette nuit ? Elle savait qu’elle ne tiendrait plus longtemps sans boire. Elle savait que se pousser dans ses retranchements n’était jamais une bonne idée. Elle ne voulait pas devenir un danger ambulant. Mais rien à faire, l’idée de sortir chasser la révulsait toujours autant. La moindre excuse devenait prétexte à ne pas sortir chasser. Et le prétexte était tout trouvé : les nuages qui s’amoncelaient, l’atmosphère de plus en plus lourde ne lui donnaient pour l’instant aucune envie de sortir.

Pesant le pour et le contre, elle ferma les yeux un instant, laissant son esprit s’emplir de l’atmosphère extérieure que ses sens lui faisaient parvenir. L’air fraîchissait à mesure que le soleil descendait, le bruit de la rue s’amenuisait à mesure que ; sous ses paupières, la vampire pouvait deviner la luminosité baissante.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, son regard tomba sur le pantalon de cuir noir qu’elle portait lorsqu’elle partait chasser. Elle laissa échapper un cri d’exaspération avant de bondir sur ses pieds et de s’en emparer, en un geste empreint d’une grâce féline, presque animale.

Ça va, j’ai compris…

Laissant couler sa robe à ses pieds, elle revêtit le fourreau de cuir, révélant ses jambes fuselées.
Une chanson lui vint alors en tête, l’une de celles que lui fredonnait la reine lorsque, justement, celle-ci quittait sa couronne pour redevenir sa mère, le soir, lorsque la tête de sa fille tombait de fatigue dans ses bras.


-Yeux violets, yeux violets,
Yeux que rien n’effraie,
Yeux gris, yeux verts ou bleus,
Vous serez heureux,
Yeux rouges, yeux rouges,
Chut ! Que rien ne bouge
Yeux dorés, yeux ambrés,
Sachez votre coeur écouter
Yeux noirs, yeux noirs,
S’il m’était permis un seul espoir,

J’aurais souhaité que jamais vous ne fussiez noirs…


Arthémise secoua la tête.


Tu penses trop,
se morigéna-t-elle. S’emparant d’une chemise d’un rouge sombre, elle la boutonna rapidement. Elle aurait probablement pu trouver plus discret encore, mais peu lui importait ; l’important était surtout de dissimuler sa nourriture…

Elle sortit à la hâte. Le soleil presque disparu, elle n’avait pas pris de cape. Quitte à être dehors, autant en profiter ! Elle ferma les yeux, étendit les bras, laissant le vent effleurer sa main, ondoyer dans ses cheveux, danser autour d’elle. Quand elle rouvrit les yeux, ceux-ci pétillaient. Arthémise avait retrouvé son enthousiasme.

Elle se mit à courir, à lentes foulées d’abord, se forçant à rester à vitesse humaine jusqu’aux portes, laissant s’éveiller ses instincts. Sentir ses muscles la porter, impatients d'accélérer, son souffle se laisser porter par la cadence qu’elle choisissait, sa liberté de mouvements, le paysage qui évoluait autour d’elle, étaient autant d’étincelles d’un bonheur chaque fois renouvelé. Et comme à chaque fois, la vampire s’étonna. Comment avait-elle pu oublier la jouissance de ces sensations ? Grisée par sa course, elle s’imagina un instant courir pour toujours, ne plus jamais s’arrêter. Peut-être que si elle courait suffisamment, elle finirait par s’envoler…

Sa cadence avait largement augmenté, laissant les portes loin derrière elle. La vampire était à l’orée des bois. La végétation évoluait peu à peu, le changement accélérant à la cadence de ses pas.

Lorsqu’elle s’arrêta enfin, au coeur d’une toute petite clairière, les arbres ondoyaient dans un vent de plus en plus vigoureux, dans un clair-obscur d’où la lumière disparaissait petit à petit. Arthémise ferma les yeux et prit une grande inspiration, laissant les effluves de la forêt lui parvenir. Le vent lui porta l’odeur de la nature environnante, malgré ses yeux fermés elle pouvait deviner les fleurs au bas des arbres, un nid quelques mètres au-dessus d’elle, puis une odeur, plus forte, plus tentatrice, plus enivrante, vint prendre le pas sur toutes les autres. C’était un loup, qui rôdait à quelques dizaines de foulées d’elle.

Plus besoin de réfléchir à présent ; ses instincts prenaient le pas sur sa raison. Il était temps de se nourrir, et de libérer la bête. La vampire avait soif.

Elle rouvrit les yeux et feula. Quelques oiseaux s’envolèrent et ses yeux rougeoyèrent. Le loup n’était pas tout proche, mais cela excitait davantage la soif en elle. Voilà qui redoublait le plaisir de la chasse !

Avec une vitesse inhumaine, la vampire se remit à courir, guidée par le vent, puis, à mesure qu’elle s’approcha, par les pas de l’animal qu’elle pouvait percevoir.

Elle avait trouvé sa proie !
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Ignis

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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeSam 25 Mai - 23:28

La nuit avait pris place sur le Royaume, et la lune ne voulait pas se montrer, laissant notre tête aux oreilles pointues seule avec ses sens. Elle progressait avec une lenteur mesurée, à l’affut de ce qu’elle pouvait percevoir. A mesure qu’elle semblait se rapprocher de la source de ces sensations incontrôlables, celles-ci se faisaient plus fortes. C’était en fait ce sentiment qui la guidait principalement. Elle s’arrêta un instant, le souffle coupé. L’animal, qu’elle présumait en être un, devait se trouver à peine quelques mètres devant elle dorénavant, caché par la végétation. Elle ressentait son cœur battre à travers son propre pouls, comme si son corps tout entier s’était accordé à l’autre. Focalisant son esprit sur l’être qu’elle ne voyait encore pas, elle pouvait maintenant deviner sa respiration, saccadée mais profonde, à l’instar de ses sentiments. Qui était-il ? Pourquoi ressentait-elle tout cela comme ses propres émotions ? Que lui arrivait-il ? Autant de question qui allaient et venaient dans son esprit, plongeant la fée dans une perplexité qui piquait sa curiosité.

Elle s’approcha à pas feutrés, reprenant son souffle. Elle pouvait à présent distinguer une masse sombre, une silhouette qui lui parut alors énorme pour une créature quadrupède. Alors qu’elle faisait un pas de plus, distinguant presque les reliefs d’un pelage, une nouvelle vague d’émotions la submergea. Elle retint un cri, plaquant une main sur sa bouche. Puis elle la sentit, cette troisième présence. Agressive. Elle justifiait tout ce qu’elle avait ressenti – par le biais de l’animal – jusque là. Celle-ci se rapprochait, vite, beaucoup trop vite et menaçante. Un grognement sourd, profond, monta de l’animal devant Ignis. Enfin, elle se décida à dégager la dernière branche d’un revers de la main et découvrit le porteur de ses craintes, qui était à la fois l’objet de sa curiosité et vraisemblablement la proie d’une autre, bien moins pacifique.

Le temps sembla s’arrêter alors qu’Ignis détaillait du regard l’animal. C’était un Loup. Un Loup brun majestueux. Il se tenait là, grand et fier, prêt à faire face à une menace inconnue. Il avait des yeux d’or, brulants de vie et plantés droit devant lui, sans ciller. Son museau, droit et imposant, tressaillait, laissant apparaitre un croc luisant et aiguisé sous une babine noire. Sa fourrure brune aux reflets plus clairs autour des yeux et du museau, s’assombrissait sur l’échine et se déversait sur ses épaules et le reste de son corps. On devinait aisément les capacités physiques hors normes qu’il renfermait, les muscles noueux qui jouaient à l’épaule, les reins accrochés et le dos tendu. On devinait la force contenue par les pattes massives et les jarrets athlétiques, prêts à bondir à une vitesse que les meilleurs enviaient. En somme, il était bien plus imposant qu’un loup d’apparence normal, et son esprit semblait vouloir en découdre. Malgré la menace qui planait sur une tornade intérieure d’émotions ingérables, il était là, fier et droit, paré à faire face à toute éventualité. Ignis décelait ainsi le sentiment fugace et décidé qui le maintenait là.

A peine une seconde s’était écoulé, l’animal n’avait pas daigné tourner l’oreille dans la direction d’Ignis à l’apparition peu discrète de celle-ci. Sans doute avait-il lui aussi deviné sa présence et avait, bien avant elle, anticipé son arrivée. Alors la jeune fée porta toute son attention sur la dernière présence, celle qui était l’auteur de ces sentiments, de toutes ces émotions étranges et mêlées qui avaient submergé l’esprit de la fée au point de ne pas la remarquer plus tôt. Elle savait que celle-ci n’était pas animale, d’ailleurs, quel prédateur – plus gros – attaquerait un autre prédateur aussi gros celui qui se tenait maintenant à deux pas d’elle ? Elle sentait une âme, une âme féminine qu’elle reconnaissait, dont elle se savait proche, mais elle n’arrivait pas à lui donner un visage. Elle ferma les yeux un instant, se concentrant sur ce qu’elle ressentait, plus ou moins perturbée par la présence du Loup, lui aussi intéressée par la nouvelle venue, qui se rapprochait beaucoup trop vite à leur goût.

Soudain et contre tout ce qu’elle avait pu imaginer, un visage s’afficha dans son esprit, clair et évident. Un visage dont elle ne pouvait pas croire la présence ici, et encore moins la menace qu’il représentait. Surprise par cette apparition mentale soudaine, elle laissa échapper un cri.

-
Arthémise !

Ignis venait en effet de reconnaitre l'âme de la jeune femme à la chevelure de feu, dont le souvenir faisait remonter une enfance insouciante. Tout ce passa très vite, et dès lors qu’Ignis sentit la présence d’Arhémise à quelques mètres d’elle, comme si elle allait bondir dans sa direction, elle s’interposa vivement entre celle-ci et le Loup. Elle tenait droite, les yeux fixés sur la « menace » et les bras en croix, clairement décidée à lui barrer le passage. Non pas qu’elle imaginait pouvoir protéger l’imposant prédateur de la jeune femme qu’elle aimait tant, mais ses actes étaient alors dictés par l’instinct et non plus par sa tête ou son cœur.
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Arthémise

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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeDim 26 Mai - 1:40

La nuit était définitivement tombée, amplifiant les bruits raréfiés. Tout se taisait, comme si la forêt elle-même était aux aguets… Aux abois. Une goutte de pluie tomba, en un “ploc” unique, le faible son ne parvenant à briser la tension qui avait pris place sous les arbres centenaires.
Un renard glapit soudain, sentant sous ses pattes un martèlement régulier, rapide et puissant -beaucoup trop rapide pour espérer être prédateur-. Renonçant à ses rêves de dîners, il dégagea la route aussi vite que le lui permettaient ses jambes flageolantes. Pas assez vite, cependant, pour se rendre invisible à l’étrange prédateur qu’il devina juste derrière lui, et dont il n’eut que le temps de voir le sillage, comme une flèche enflammée dans la nuit noire. L’animal frissonna et détala sans demander son reste.

Arthémise ne jeta pas un regard au renard, le laissant loin derrière elle sur le chemin. Comme si la nuit avait infiltré son esprit même, elle ne pensait plus qu’au battement frénétique du coeur de sa proie, ne ressentait plus que l’excitation de la chasse, qui peu à peu laissait place à l’agressivité précédent le combat. Elle n’était plus vraiment présente, entièrement dominée par ses instincts, attentive au moindre souffle du loup qu’elle traquait.

Comme une chorégraphie mille fois esquissée, ses yeux étincelèrent, lançant des éclats couleur de sang, alors que sa bouche se redressait en un lent sourire, cruel, insoutenable, révélant des dents trop blanches et des canines trop pointues pour être rassurantes. L’étrange pouvoir de la vampire se révéla alors, lumière intérieure inexpliquée, attirant tous les regards sur elle. Elle redevenait la Danseuse, le moindre de ses gestes était empli d’une grâce infinie aussi bien que mortelle, le moindre de ses pas était un pas de danse, le moindre de ses regards ensorcellait aussi bien qu’il achevait. Elle était la Danseuse qui prenait les vies au fil de ses pas, la Faucheuse qui dansait au fil des morts.

Son instinct de chasseresse tempêta. Il aurait préféré user de la force et de la violence, faire couler le sang, arracher la gorge du loup à main nues… Le sourire s’accentua encore à cette pensée. Mais au fond du coeur de la vampire, une petite lumière veillait : puisqu’elle était forcée de tuer, qu’au moins elle le fasse sans douleur. La seconde que la proie passait à se tourner vers elle était la seconde à laquelle elle s’endormait. La Bête gronda et la lumière scintilla, grandissant, regagnant du terrain. Arthémise recouvra peu à peu la raison et fronça les sourcils. Quelque chose… Un détail n’allait pas.

Elle continua de courir, son esprit tournant à la vitesse d’un ouragan, analysant tous les éléments qu’il trouvait.

Les arbres autour d’elle s’agitaient de plus en plus, mûs par un vent dont la colère semblait monter. L’orage qui avait manqué de la laisser s’enfermer pour la nuit n’était plus très loin.
Le renard qu’elle avait délaissé un instant plus tôt était immobile, attendant l’angle idéal pour sauter sur un mulot dont elle percevait les battement de coeur.

De coeur.

C’est là qu’elle comprit.

Il y avait un autre coeur. D’autres battements, auxquels elle n’avait pas prêté attention, tout près de ceux du loup… On aurait dit un coeur humain.

Mais qu’est-ce qu’un humain faisait dans la forêt à cette heure-là ? Il était ironique de sa part de dire que c’était beaucoup trop dangereux, mais… Elle n’était pas la seule prédatrice !

Paniquée, elle ne chercha pas à en savoir plus. Elle voulut fuir, mais elle était trop proche, l’appel du sang était trop fort. Elle avait si soif… Elle n’était pas de taille à lutter. Dans un dernier éclair de lucidité, elle se promit de ne pas toucher à la femme -son odorat l’avait quelque peu renseignée sur la personne qui n’était plus qu’à quelques dizaines de pas devant elle, et qui lui semblait vaguement familière… Mais pourquoi ?

- Arthémise !


Ce cri la terrifia alors qu’elle comprenait enfin. La prédatrice voulut s’enfuir, mais la force de ses pas l’avait déjà portée là où elle ne voulait surtout, surtout plus se trouver.

Comme un météore, elle déboula à une vitesse folle, s’arrêtant dans un dérapage qui fit trembler les arbres derrière elle. Un oiseau s’envola alors qu’elle se retrouvait face à celle qu’elle ne voulait pas voir à cet instant, si près qu’un pas de plus aurait renversée celle qui qui faisait barrage entre la vampire et sa proie.

La peur panique, l'incompréhension, liées au bruit assourdissant des deux coeurs qui hurlaient l’appel du sang à ses oreilles se mélangèrent en une cacophonie agressive. La Bête en elle l’envahit soudain d’une rage folle d’avoir été stoppée net dans sa chasse, et, les yeux flamboyant d’un éclat terrible, Arthémise feula, en un cri sauvage  qui n’avait rien d’humain, réflexe de surprise autant que de peur.

Elle posa le regard sur le loup, qui était toujours là, derrière celle qu’elle avait reconnue. Arthémise releva des yeux soudain perdus, balbutiante :


-  Ignis…

Comme une enfant, désarçonnée et paniquée, elle fit un pas en arrière, prête à faire volte-face et à s’enfuir.
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Ignis

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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeLun 27 Mai - 1:15

Ignis se tenait là, protectrice dont ce n'était pas le rôle, entre deux prédateurs créés pour tuer. Car visiblement c'était le but d'Arthémise en cet instant : assassiner le Loup dont Ignis ressentait le souffle saccadé au rythme du sien. Dans ses yeux bleus de nuit brillait un éclat fou, de défi presque chargé de reproches inconscients. Dans sa poitrine, le cœur de la jeune fée battait à lui en déchirer les côtes. Jamais au grand jamais elle n'avait agi ainsi. De sa vie entière, jamais elle n'avait ressenti cela. Elle fixait Arthémise droit dans les yeux. Quelques secondes auparavant, l'arrivée fracassante de cette dernière lui avait coupé le souffle et elle avait eu un mouvement de recul. Le cri, rauque et bestial, qu'avait poussé de rage la jeune femme avait déconcerté notre jeune fée un court instant. Dans les yeux de son amie brûlait quelque chose qu'elle n'y avait jamais vu, mais qu'elle était sûr de connaître. Cette soif de sang, ce besoin d’ôter la vie, ne lui était pas inconnue. Alors Ignis s'était rapidement reprise, la situation lui confirmait tous ses soupçons.... Comme elle avait cru le voir - mais sans doute n'avait-elle pas voulu le croire - Arthémise n'était définitivement plus une simple humaine. Et ces prunelles flamboyantes ne pouvaient tromper personne, cette jeune princesse si forte étaient maintenant accro à un autre type de friandise : le sang. Elle allait le tuer. Tuer... Le pouls de la fée battit dans ses tempes, emplissant sa tête d'un boum-boum grandissant.

Boum-boum.

Elle allait le tuer. Ce Loup majestueux dont Ignis ressentait toutes les émotions. Boum-boum. Elle aurait à coup sûr planté ses crocs victorieux dans la gorge de ce dernier, en faisant jaillir le sang de toutes parts. Boum-boum. Elle se serait abreuvée de ce liquide épais, rouge et poisseux. Boum-boum. Ignis sentait presque le goût de fer emplissant sa bouche et ses narines. Boum-boum. Arthémise s'en serait repu, savourant le goût si particulier de l’hémoglobine coulant sur ses lèvres, ce parfum de mort. Boum-boum.

Les iris de la fée viraient, presque noires, à mesure que les pensées fusaient dans sa tête. Comment accepter une telle chose, comment accepter que quelqu’un – aussi proche de la fée soit-il – prenne impunément la vie d’un autre être. Comment accepter qu’Arthémise puisse s'en prendre à cet être magnifique qui s'approchait à présent, contournant Ignis d'un pas lent, prudent mais décidé. La fée tremblait, de rage, de défi, d’incompréhension… De peur sans doute un peu aussi. Elle s’était interposée, forçant la vampire à interrompre sa chasse. Et cette dernière s’était arrêtée. Mais qu’est-ce qui assurait à Ignis que la rousse n’allait pas lui sauter dessus l’instant d’après ? Sûrement pas le feulement sauvage qu’elle avait poussé. Cette idée força Ignis à se taire sur l’instant, par peur sans doute, muant son envie farouche de lui hurler au visage «
Qu’allais-tu faire hein ? Et que vas-tu faire maintenant ? Vas-tu me tuer moi aussi ? ». Aucun son ne sortit de sa bouche crispée.

Ignis savait. La fée ne supportait pas la mort, le meurtre, libre et sans pitié, peu importait l’assassin, peu importait la victime. Mais elle savait que parfois, ces actes de cruauté se justifiaient. Le bleu chargé de reproches du regard d'Ignis sembla s'adoucir, mêlant doucement un bleu lagon dans la nuit de ses iris alors qu’elle perçut chez son amie un mouvement de recul, un pas en arrière, discret mais présent. Arthémise allait tuer, oui sans aucun doute, mais tuer pour manger. Comme le loup tuait le cerf pour assurer sa survie et celle de sa famille, la jeune rousse le ferait pour se nourrir. Le souffle court, à l'affût, Arthémise s'était arrêtée en pleine course face à une Ignis peu accueillante. Et cette attitude presque démunie que la vampire arborait à présent confirmait tout ce qu'Ignis pensait à cet instant. Les yeux brûlants de faim et peut-être aussi de fatigue lui traduisait clairement le besoin de se nourrir.

Les bras d'Ignis retombèrent mollement le long de son corps. La pluie, à laquelle aucun des protagonistes n'avait prêté attention jusque-là, se mit finalement à tomber à grosses gouttes, doucement d'abord puis gagnant en force. Elle semblait vouloir débarrasser l'air de la tension orageuse que la chaleur printanière avait installé en journée, et par la même occasion laver les menaces qui planaient sur la scène. Ignis battait des cils, ne sachant que penser. Le Loup avait maintenant pris place devant Ignis, d'une manière naturelle et étrangement appropriée, et s'était assis là, faisant face à la rouquine avec un regard indéchiffrable. Il ne semblait ni agressif, ni rancunier, mais n’inspirait pas la confiance pour autant. Sa position laissait paraître une attitude calme, simple protection de la frêle fée déstabilisée derrière lui. Mais cette posture ne trompait pas Ignis, elle le savait paré à toute éventualité et elle sentait en elle qu’il était prêt à se battre, prêt à bondir sur la vampire au moindre mouvement douteux.

Ignis se voulut alors amicale, bien qu’un peu brusque, ses gestes encore imprimés de son élan protecteur et défiant. Elle tendit la main, cherchant à enserrer de ses doigts fins le poignet blanc d’Arthémise.

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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeLun 27 Mai - 14:56

Un long moment, les deux femmes se firent face, sans un mot. Arthémise fut d’abord incapable de relever les yeux, d’affronter le regard d’Ignis. La peur de ce qu’elle y lirait, la honte d’être vue ainsi, elle qui faisait tout pour ne pas être vue dans ses moments de chasse qu’elle détestait tant lorsqu’elle revenait à elle-même, la frustration qu’elle savait visible dans ses iris de sang… En ce moment, elle avait vraiment l’air de ce qu’elle était : un vampire.
Ses yeux de feu, ses cheveux de sang, assombri par la pluie qui déversait ses perles dans les longues mèches devenues rouges, les cernes presque noires, le visage blafard n’avaient plus rien à voir avec la petite princesse que la fée avait connue. Arthémise ne voulait pas qu’on la voit comme cela, et surtout, elle ne voulait pas qu’Ignis ne la voit comme cela.

Cette pensa réveilla en elle une colère sourde face à la situation et elle releva le visage, laissant la fée y voir tout ce qu’elle ne pouvait cacher. Et ce qu’elle, en retour, vit dans les yeux d’un bleu presque noir de son amie la fit trembler. Eût-elle été humaine, la rouquine se serait évanouie sous l’intensité de ce regard et de sa peine. Vampire, Arthémise ne trembla même pas. Mais sous la violence de ce regard, la colère explosa en elle comme une braise dans un fétu de paille.

Colère contre elle d’abord, éternelle colère de sa situation contre laquelle elle ne pouvait rien, et qui la forçait à tuer. Colère contre elle-même pour le plaisir qu’elle prenait à ôter des vies, contre son incapacité à savoir s’arrêter.

Affrontant toujours le regard de la fée, elle s’aperçut que celle-ci tremblait, et sa colère se dirigea contre cette dernière, brûlant tout sur son passage.

Comment Ignis pouvait-elle la juger ? Elle qui l’avait abandonnée ? Comment pouvait-elle lui reprocher sa chasse, quand Arthémise s’était retrouvée seule pour affronter cela ? La fée était partie sans un mot, sans une explication. Et quand, hasard inexplicable, elles s’étaient retrouvées, alors qu’Arthémise avait cru à une magie revenue illuminer sa vie, Ignis s’était à nouveau envolée. De nouveau sans un mot, sans une explication. Et aujourd’hui, alors que la rouquine ne l’attendait plus, celle-ci se retrouvait face à elle, son beau regard d’un bleu presque noir, s’interposant dans sa chasse et la dévisageant d’une expression qui ne laissait pas de place au doute.
Arthémise avait envie de lui hurler de se taire, les iris de la fée la brûlant autant que les rayons d’un soleil de juillet. Elle voulait lui hurler qu’elle n’avait pas le droit de la regarder comme ça. La fureur l’embrasa tout entière, et elle devint injuste. oubliant qu’Ignis avait le droit de vivre sa propre vie et de faire ses propres choix. Aveuglée par sa peur, elle ne vit plus en la jolie brune face à elle que celle qui l’avait abandonnée pour mieux revenir lui reprocher ses choix.
“Mais c’est toi qui c’est partie !” aurait-elle voulu lui crier. “Tu n’as pas le droit !” Mais sa bouche restait désespérément fermée, et la vampire restait désespérément figée, clouée sur place par le regard de son amie. “Comment oses-tu !” Aucun son ne franchit ses lèvres muettes.

Du coin de l’œil, elle vit le loup se poster devant elle et poser sur la vampire son regard doré. Seule face à ces yeux inquisiteurs et à ceux chargés de reproche d’Ignis, Arthémise comprit soudain.


- C’est moi le monstre…


Une douleur terrible l’envahit brutalement. Cette fois, Ignis n’était revenue que pour mieux la quitter, par sa faute cette fois-ci. La peur, la souffrance se gravèrent en lettres de feu dans son coeur, en une phrase qu’Arthémise aurait voulu lui cracher, lui hurler à la figure :

- Va-t'en !

Mais lorsque la fée tendit lentement la main vers elle, c’est Arthémise qui retira violemment la sienne. C’était à elle de s’en aller. Tremblant sous la force des émotions qu’elle contenait, elle darda sur le loup, puis sur Ignis, un regard d’un rouge presque noir, brûlant de rage, comme si toute l’obscurité du regard de la fée s’était posée dans ses iris à elle. Elle aurait voulu lui lancer une phrase cinglante, mais un dernier éclat de lumière et d’amour l’en empêcha.
Malgré tout, elle ne voulais pas faire de mal à Ignis.

Pivotant dans un mouvement étrange, à la fois brusque et dansant, elle se remit à courir, trop vite pour qu’un œil ne la perçoive réellement. En un souffle, elle avait disparu. Plus rien ne restait de son passage qu’un brise légère qui se confondit rapidement avec le vent de l’orage.

Arthémise courut comme si sa vie en dépendait, comme si elle pouvait laisser derrière ses émotions et tout ce qui venait de se passer. Le vent qui fouettait son visage y fit perler des larmes brûlantes qui coulèrent le long de son visage et ne s’arrêtèrent plus.

Courir réveilla ses instincts et elle ne les réfréna pas, essayant de disparaître elle-même dans sa chasse, de ne plus rien ressentir que le vent et l’odeur de sa proie. Se concentrant, elle inspira longuement, laissant le parfum de la pluie torrentielle emplir ses poumons. Derrière l’odeur lourde de la pluie furieuse, elle retrouva celle d’un renard… Celui qu’elle avait croisé quelques instants auparavant.

Ses yeux brillèrent d’un éclat froid tandis qu’elle orientait sa course. Elle savait exactement où il était. Maintenant sa cadence, elle sauta  par-dessus un tronc renversé, sentant presque déjà le goût du sang sur ses lèvres. Lorsqu’elle parvint à sa hauteur, l’animal voulut courir, mais il n’avait aucune chance. En avait-il jamais eue ? Elle l’attrapa au vol et planta ses crocs dans sa gorge, tandis qu’il tombaient tous les deux à terre. En moins d’une seconde, il était mort, exsangue.

Arthémise se releva, le regard si froid qu’il en devenait brûlant. Sa chemise trempée plaquée contre son corps mince, ses yeux étincelant, sa bouche maculée de sang dégoulinant le long de son cou, nullement calmée, elle était terrifiante.

Titubant de peine et de colère, elle marcha au hasard, et déboucha soudain dans une clairière sombre et silencieuse. S’arrêtant un instant à l’orée des arbres, elle s’avança finalement, à découvert, puis, une fois au milieu de la prairie, elle étendit les bras, levant son visage au ciel, éclatant en sanglots aussi violents qu’amers sous la pluie torrentielle. Un éclair zébra l’obscurité, le tonnerre gronda, mais la vampire ne réagit pas.  Incapable de faire autre chose que de pleurer, elle resta ainsi, trempée de sang et de pluie, seule, debout au milieu de la trouée d’arbres, terrassée par la peine et la colère.
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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeSam 1 Juin - 20:53

Le geste de la Fée n'eut pas l'effet escompté. Sans doute avant elle était trop défiante, sans doute avait-elle porté sur la vampire un regard beaucoup trop chargé de jugement, de reproches. Avant qu'Ignis ne pu toucher la peau blafarde ou même prononcer un seul mot, son amie s'écarta vivement. Ce geste, mouvement qui aurait pu paraître anodin, lui fit l'effet d'une gifle. Arthémise, son amie d'enfance, de jeux et de bêtises la fuyait. En cet instant comme suspendu dans le temps, Ignis eut à peine le temps de croiser le regard de la vampire. La brune avait eu l'impression qu'elle lui aurait brûlé la peau du simple contact de ses doigts. Les larmes lui montèrent à la gorge, puis aux yeux alors qu'elle observait impuissante Arthémise s'enfuir à la vitesse de l'éclair. Si elle se mise à pleurer, elle-même n'en savait rien, la pluie lavant déjà ses joues qui tombaient de chagrin et de remord.

Pourquoi Arthy la fuyait-elle ? Lui en voulait-elle d'avoir stoppé son instinct de chasse en pleine course ? Lui reprochait-elle cet air peu compatissant que la fée lui avait accordé ? Ou bien, bien pire, la fée avait-elle fait l'erreur de blesser son amie au point de forcer sa fuite ? L'air penaud, les bras ballants, Ignis ne savait que penser. Le Loup à ses côtés semblait lui aussi ressentir la douleur qui lui montait au cœur, et qui lui appartenait réellement cette fois. Il se releva, et porta sur elle ses yeux dorés. Indéchiffrables, il semblait pourtant vouloir dire quelque chose. Il porta son attention sur la forêt, là-même où avait disparu Arthémise quelques instants auparavant, puis de nouveau vers Ignis. Il relevait à peine la tête pour soutenir son regard, sa taille imposante confirmait sa force physique. Comme Ignis ne réagissait pas et ne semblait pas comprendre ce qu'il attendait d'elle, il la poussa doucement du bout du nez. Elle chancela, les yeux dans le vague elle n'était plus là, la peine qu'elle avait infligé à son amie, ou peut-être sa propre peine, grandissait en elle.

Elle se revoyait enfant, une vision éloignée d'elle et d'Arthémise jouant seules dans une cabane perchée dans un arbre, concoctant un filtre d'amour aux vertus douteuses, volant des fraises dans un bosquet n'appartenant à personne, s'amusant à se cacher alors que sa mère les appelait. Sa mère. Ignis ne pu retenir un sanglot. Depuis qu'elle avait mis les pieds à Sinastra, elle avait refoulé avec justesse chaque souvenir douloureux revenu la hanter. Mais ce soir, le surplus d'émotions l'avait tant submergée qu'elle s'en sentait vidée. Et le chagrin qu'elle ressentait à présent la rendait vulnérable à n'importe attaque sentimentale. En l'occurrence, celle-ci lui venait d'elle-même et la menaçait comme un tsunami qui derverserait sa vague d'un instant à l'autre.

Ignis tomba à genoux, les épaules secouées d'une peine incontrôlable, le tsunami de s souvenirs déferlant sur ses pensées. Elle se laissa aller, perdue dans ses propres émotions, presque noyée. Elle pleura d'abord, visualisant clairement la silhouette de sa mère se tenant à quelques mètres devant elle. Elle arborait un visage calme, souriant presque, ses yeux bleus posant sur sa fille un regard protecteur. Ignis lui ressemblait beaucoup, et en cet instant elle s'en rendait encore plus compte. Les cheveux de sa mère, aile de corbeaux, était relevés en un chignon travaillé, révélant avec féminité la ligne de son cou. Elle semblait presque réelle. Ignis poussa un cri, de douleur mais aussi de détresse, de peur et d'incompréhension. Un cri fort, puissant et montant dans les aiguës pour s'estomper : les cordes vocales de la fée étant insuffisantes pour tenir la note, sa bouche resta ouverte sur un cri muet. Son visage tordue en une grimace douloureuse, ses yeux rougis et emplis de larmes à travers lesquelles elle ne voyait plus rien, ses poings fermés reposant sur ses genoux, elle ne se ressemblait plus, elle n'était plus elle-même.

Le Loup laissa échapper un couinement involontaire. Il se tenait toujours aussi droit aux côtés de la fée, cherchant à la rassurer par sa présence imposante. Mais bien malgré lui, toutes les émotions d'Ignis lui parvenait avec une justesse des plus perçantes, et lui serrait le cœur autant qu'elles tordaient les entrailles de la fée. Il ne perdit pas de sa contenance appuyant son front dans la chevelure emmêlée d'une Ignis démunie.

Le regard du fantôme de sa mère la transperça et la douleur se fit plus vive encore. Elle voyait les yeux bleus océans s'éteindre doucement, perdre de leur intensité alors que l'âme de sa mère les quittait. Elle sentit sa main contre la sienne, et son dernier souffle sur son visage. Puis le visage figé de sa mère lui apparu, et un grand brasier emporta tout cela devant ses yeux, surgissant du passé avec tant de force qu'elle finit par en ressentir la chaleur. Elle baissa les yeux et distingua ses mains à travers les larmes et les flammes : celles-ci brûlaient d'une rage que la tristesse avait provoqué, et ne semblaient pas prêtes à vouloir s'arrêter. Les flammes avaient progressé autour d'elles brûlant l'herbe humide ne paraissant pas affectée par la pluie. L'incendie s'amplifiait même comme galvanisé par l'orage extérieur, autant que par celui qui faisait rage en leur créatrice.

Pour sa part, le Loup n'était pas vraiment immunisé contre le feu, et il commençait à regarder tout autour de lui d'un air sceptique, tendant à l'inquiétude. Il se décida à agir. Poussant Ignis à l'épaule d'un coup de tête adroit, il la fit basculer à la renverse et elle hoqueta, tirée de son cauchemar. Elle cligna des yeux plusieurs fois, secouant la tête pour mieux constater l'ampleur des dégâts qu'elle commençait à créer. Les flammes se propageaient rapidement, bientôt à l'attaque du pied d'un vieux chêne centenaire où la pluie ruisselait pourtant. Elle se reprit soudain, aussi vite qu'ils étaient apparus la douleur et le fantôme de sa mère s'évanouirent pour redevenir ce qu'ils devaient rester : un lointain souvenir. Elle n'eut pas de mal à maîtriser et absorber l'incendie qui de toute évidence ne tirait sa force que de sa magie.

Elle se remit péniblement debout, les genoux endoloris et la poitrine secouée par moments de restes de sanglots discrets. Le tissus de sa robe, trempé, lui collait à la peau ; elle frissonna. Elle inspira un grand coup, les prunelles fixées sur la branche derrière laquelle Arthémise avait disparu, elle était définitivement revenue à la réalité. Le Loup, qui préférait largement cette attitude, se tenait de concert, prêt à partir à la poursuite de la vampire. Bien que celle-ci devait être loin maintenant, Ignis se promit de suivre sa trace jusqu'à la perdre... Ou la trouver. Elle lança un dernier regard au Loup qui sembla approuver. Derrière lui un éclair frappa, illuminant la scène de son éclat blafard. D'un pas entendu, ils se mirent en route à la suite de la vampire, puis se mirent à courir, bien décidés à la retrouver, et au plus vite.
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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeJeu 6 Juin - 0:56

Pourquoi la fée avait-elle tendu la main vers elle ? La question tournait dans l'esprit d'Arthémise, qui trouvait mille réponses sans qu'aucune ne lui convienne.
Avait-elle fait cela pour ancrer la scène ? Comme une façon de dire :
tu étais mon amie, tu es à présent une créature monstrueuse. Eh bien soit, qu'il en soit ainsi.
Mais alors sa main aurait tremblé, et quoique le bras de la fée ne lui avait pas semblé assuré, ce n'était pas du dégoût qu'elle avait ressenti dans son geste.

De l'incompréhension alors ? Ignis était une fée, au cœur aussi grand que la lune, aussi brillant que le soleil. Elle n'était qu'amour et bonté, innocence et joie. Telle qu'Arthémise l'avait connue, elle n'aurait pas pu, pas plus que la petite princesse d'alors, se figurer ce qu'était réellement que la violence, ou le meurtre, ou la cruauté. Pour elles deux, chaparder du pain aux cuisines, filer à la rivière se baigner en cachette ou simplement sortir sous les étoiles et sans autorisation constituaient le pire de ce qu'elles auraient pu faire -et Dieu qu'elles en riaient !-.

Alors peut-être était-ce simplement de l'incompréhension ? Ignis, la douce et si jolie fée, pouvait-elle réellement comprendre ? Peut-être avait-elle réagi sous le coup de la stupeur ?

Mais... Ce n'était pas logique. Arthémise ne savait ce qui était arrivée à son ancienne amie, mais il était évident qu'elle avait changé... Ce n'était plus une fée rayonnant par son innocence. Elle rayonnerait toujours, d'amour, de profonde gentillesse, mais la fée n'était plus une enfant candide.

La méfiance confinant à la paranoïa de la jeune vampire lui sussura une nouvelle idée. Qu'elle s'efforça d'abord de refuser. Mais sa terreur était la plus forte et s'imposa à elle sans qu'elle puisse s'y opposer.
Peut-être qu'Ignis avait réagi par stratégie ? Peut-être avait-elle eu peur de la rouquine ? Lui tendre la main était alors une façon de s'assurer qu'elle ne la blesserait pas, qu'elle n'était pas qu'une bête. Ou même une façon de l'affaiblir, puisque l'un de ses bras aurait alors été occupé par la poignée de main engagée par la brune.

Sur sa lèvre, le salé d'une larme se mêla au goût de velours qui la maculait toujours. Non, ce n'était pas possible. C'était comme si Ignis s'en allait une nouvelle fois. Mais en bien plus cruel... Car cette fois il n'y avait plus d'espoir.

La vue de la vampire se brouilla, et elle porta les mains à sa tête, serrant de toutes ses forces dans une tentative désespérée de faire taire ses pensées. Elle tomba à genoux, ouvrant sa bouche en un hurlement muet. C'était beaucoup trop injuste. Elle avait bien fait de partir. De ne pas laisser entrevoir à la fée cette injustice tellement grande qu'il lui semblait que son âme se brisait en morceaux tranchant son esprit, morceaux de colère et de fureur, de peur et de terreur, de désarroi et de désespoir.

Un cri soudain déchira non pas son âme, mais la nuit environnante. La vampire n'eut pas besoin de réfléchir. Elle aurait reconnu cette voix entre mille. Reprenant ses esprits, elle se releva, et huma une étrange odeur... Comme une odeur de brûlé. Que s'était-il passé ? Était-ce la foudre ? Impossible, elle l'aurait entendue.

Soudainement mûe par une panique folle, elle bondit, et dans un élan désespéré, se précipita vers la source du cri. Vers l'endroit qu'elle avait fui quelques instants auparavant.
La pluie avait redoublé, virulente, féroce, presque vivante. Menaçante. La vampire courait comme jamais elle n'avait couru. Le vent la gifflait avec une force cruelle, qui l'aurait jeté à terre, brisée comme un fétu de paille, si elle avait été humaine. Mais elle se contenta de serrer les dents et d'accélérer encore.

La trouée d'arbres où elle avait laissé Ignis apparut alors et elle s'arrêta aussitôt, à quelques pas de distance, échevelée, hors d'haleine, une main posée sur le tronc d'un arbre.

La fée était là, et il était évident qu'elle avait pleuré. Tout autour d'elle, la forêt portait les marques d'un incendie violent, d'autant plus qu'il avait pourtant été bien court. Trempée, Ignis semblait pourtant déterminée -mais à quoi ?- sous la pluie battante.
Le loup se tenait à ses côtés et Arthémise eut le sentiment qu'il s'y tiendrait longtemps.

Son amie était en vie. Soulagée, elle plongea ses yeux dans le regard azuré de la fée et chancela soudain. Les stigmates qu'elle y découvrit furent comme un coup de poignard. Son amie avait souffert. La douleur qui ombrait ses iris était si dure qu'Arthémise aurait voulu hurler de protestation. Comment Ignis avait-elle pu souffrir à ce point ? Qui avait pu s'en prendre à la fée qu'elle aimait encore de tout son cœur ? À celle qui préférait tomber dans un ruisseau et se couvrir de boue pour sauver un chaton plutôt que d'épargner sa nouvelle robe, celle qui cherchait toujours à rendre les autres heureux, celle que la vampire avait toujours admiré pour sa générosité ? C'était beaucoup trop injuste... C'était inconcevable.
C'était impossible.

D'un pas mal assuré, elle s'avança, lentement, et tendit une main blafarde striée de rouge.


Je suis tellement désolée...


Arthémise était incapable de parler plus, mais ces pauvres mots prononcés d'une voix rauque contenaient tout ce qu'elle ne savait exprimer. Désolée de quoi ? D'être partie ? De n'avoir pas protégé la fée ? Désolée de découvrir à quel point Ignis avait été brisée ? Elle n'en savait rien et sa main retomba. Mais spontanément, elle avait mis tout l'amour qu'elle pouvait donner dans cette misérable phrase.

Un éclair illumina la scène, le tonnerre gronda, et de nouveau la peur rattrapa la vampire. Arthémise sembla soudain minuscule sous les hauts arbres affrontant la tempête. Les lueurs sybillines de cette nuit torturée donnèrent à ses yeux un éclat violet, et on aurait dit la petite princesse qui venait de finir un pot de confiture en cachette de ses parents, maculant sa bouche et ses doigts. Elle lança la main devant elle, comme pour arrêter la fée, et recula.


- N'avance pas !


Elle n'avait plus la force de fuir, mais ne voulait pas affronter Ignis. Elle continua de reculer jusqu'à ce que son dos rencontre un tronc contre lequel elle se laissa tomber, incapable de tenir debout. Comme une enfant effrayée par l'orage, elle ferma les yeux et plaqua ses mains sur ses oreilles, avant de tendre à nouveau une main devant elle.


- N'avancez pas...


Sa voix, toujours aussi rauque, était suppliante. Elle ne leur dit pas de s'en aller, mais son attitude était sans équivoque. Elle eut un sanglot sec et plaqua ses mains sur son visage, cachant ses émotions.
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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeSam 8 Juin - 22:17

A peine avaient-ils enclenché leur course, Ignis et le Loup – dont il faudra songer à découvrir le nom, mais là n’était pas la priorité de notre fée – se stoppèrent quasiment instantanément. Arthémise se tenait là, elle avait émergé des branchages d’où elle avait disparu un temps plus tôt, hors d’haleine. Avait-elle couru ? Pourtant sa nature présumée devrait la rendre endurante. Avait-elle couru plus vite encore qu’un simple vampire s’autorise à faire ? Et pourquoi ? Pourquoi avait elle fait demi-tour, pourquoi était-elle revenue trouver Ignis. Celle-ci porta une main à sa bouche, tentant en vain de cacher sa surprise mêlée de honte alors qu’elle avait un mouvement de recul. Elle fit un nouveau pas en arrière et s’arrêta enfin. Les deux jeunes femmes se trouvaient maintenant à quelques mètres de distance, toutes deux dans un état émotionnel instable.

Arthémise plongea ses yeux sombres, écarlates, dans ceux de la fée qui hoqueta. Ce regard puissant vous transperçait jusqu’à l’os et aurait fait faillir n’importe quel guerrier endurcit. Mais Ignis n’en fut pas touchée, elle ne chancela pas, et ne laissa rien paraitre. Elle savait au fond d’elle qu’Arthy n’était pas revenue pour lui faire du mal, bien au contraire. Elle décelait dans les yeux de sang autant de souffrance qu’elle portait dans son cœur, et malgré elle, un sourire discret ourla la commissure de ses lèvres. Ignis ne s’était pas trompée, Arthémise était toujours celle qu’elle avait connue et aimée.

Alors à son tour, la vampire s’avança et tendit la main, tout comme Ignis l’avait fait quelques instants auparavant. La peau blême, maculée de rouge, n’aurait inspirée confiance à personne, surtout pas à une créature dont le sang battait, bien vigoureux, dans les veines. Et pourtant en cet instant Ignis n’avait qu’une envie : saisir cette main, cette opportunité de retrouver vraiment celle avec qui elle avait partagé tant de jeux. Bien qu’Arthémise lui faisait l’impression de ressurgir de ce passé qu’elle s’obstinait à laisser derrière elle, son amie était là, bien vivante – façon de parler – devant elle. Elle ne pouvait ignorer ce geste.

-
Je suis tellement désolée...

Ignis murmura, comme pour elle-même, et elle n’aurait su dire si Arthémise, ou le loup, l’entendirent « Tu n’as pas à l’être… ». La vampire sembla se décourager, perdre toutes les émotions qui l’avaient poussée à revenir trouver Ignis.

Un éclair illumina la scène un bref instant.

Ignis tendit à son tour la main, pour rattraper celle de son amie mais celle-ci se recula, dans un mouvement clair qui signifiait "Ne me touche pas", «
N'avance pas ! ». Alors que le Loup faisait un pas vers elle, Arthémise cacha sa tristesse dans ses mains et elle se mit à pleurer. Les sanglots secouaient ses épaules frêles et Ignis, dépassée par ce qu’elle voyait, n’eut comme autre reflex que de se précipiter vers elle, contre toute indication, rompant les derniers mètres qui les séparaient et creuser ce fossé qu’elle n’aimait pas. Avec une force qu’elle ne se connaissait pas, mais qu’elle savait pertinemment qu’elle ne blesserait pas Arthy, Ignis l’enlaça, comme pour amoindrir les secousses de ses sanglots, comme pour absorber chacun de ses frissons, et un peu de sa tristesse à la fois. Ce contact, peau contre peau, froid, glacé même par la pluie, réchauffa pourtant le cœur d’Ignis, elle avait l’impression que des années et des océans les avaient séparés, alors même qu’elles s’étaient tenues dans la même ville si longtemps.

Elle berça doucement Arthémise, elle ne savait que dire. Aucun mot n’aurait été assez puissant pour exprimer leur douleur commune, aucune phrase n’aurait pu apaiser l’orage qui tourbillonnait sur elles. Alors elle se mit à fredonner, doucement d’abord, puis en y mettant plus de timbre. Elle berçait son amie au rythme de ses paroles, comme un bébé – alors que celle-ci était, rappelons-le, plus grande qu’elle d’au moins une tête. Sa chanson sortait du fond de son cœur pour les entourer du velours de sa voix. Ignis était loin d’être chanteuse mais elle espérait, en cet instant, que cesse la tempête de leurs cœurs et que ses paroles les apaisent toutes deux.


«
Et hoc unguentum nostris mortuus est annorum
Quicumque ianuam pulsant
Infinitum, rerum
Nos movet, quae conservare ad nos?...
»

[Hrp/ Désolée pour la qualité de la traduction, j’ai jamais fait de latin !]
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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeMer 19 Juin - 12:51

Arthémise sanglotait, le visage enfoui dans ses mains. Complètement dépassée par les événements, elle aurait voulu s'échapper de cet endroit, s'enfuir encore, mais il était trop tard. Elle s'était figée au pied de cet arbre, et elle savait que devant elle se trouvaient toujours Ignis et le loup. Elle était cernée, se sentait prisonnière et la rage l'enflamma de nouveau, rage d'être vue ainsi, rage de savoir qu'Ignis la regardait pleurer. Pourquoi, alors qu'elle était déjà partie, restait-elle ici à présent ? À la colère s'ajouta la honte, et les larmes le long de ses joues se firent amères. Elle aurait voulu dire à Ignis de s'en aller, mais pour rien au monde elle n'aurait laissé voir son visage.
Inspirant entre deux sanglots, elle tenta de se reprendre. L'essentiel était que la fée aille bien, et quoiqu'il lui soit arrivé, elle était en vie, de retour à Sinastra. Et quelles que soient leurs relation désormais, au moins, la vampire saurait que son ancienne amie était en sécurité ici.

Elle essaya de rationaliser. Peut-être valait-il mieux laisser leur amitié dans le passé. À présent que chacune savait que l'autre avait plus ou moins refait sa vie, plus rien ne les liait, à part le souvenir d'un temps révolu qu'Arthémise ne voulait pas garder en mémoire, et probablement Ignis non plus. Chaque fois qu'elle voyait la fée, elle retrouvait leur enfance, comme un autre monde. Elle revoyait les deux petites filles, main dans la main, courir dans les champs, leurs robes tachées de terre et leurs cheveux où s'accrochaient des herbes folles et des fleurs, riant à perdre haleine, cherchant à attraper le soleil, persuadées qu'une vie merveilleuse les attendait. Chaque fois qu'elle plongeait son regard dans les yeux d'Ignis, elle voyait une fée au sourire malicieux, aux boucles tendres, et une enfant aux yeux violets. Peut-être était-il temps à présent de se séparer, de se dire au revoir. La vie leur avait prouvé qu'elles étaient incapable d'autres chose que de se blesser, de se perdre, puis de se retrouver pour mieux recommencer. C'était inutile...

Et pourtant Arthémise aimait Ignis. Elle était son amie d'enfance, celle dont elle avait enfoui le souvenir pour ne pas avoir à accepter qu'elle puisse être morte. Elle était celle qu'elle n'avait pu s'empêcher d'attendre. Elle était celle dont la douceur était la seule qui puisse l'apaiser. Elle était celle sans qui elle avait réappris à vivre, mais qui à chaque pas lui avait manqué. Elle était celle dont la simple présence illuminait le monde environnant et stupéfiait la rouquine, qui ne parvenait à retrouver une place pour cet élément de son passé revenu dans son présent comme une étoile filante : surprenante, éclatante, aveuglant son monde et le laissant plus obscur qu'avant alors qu'elle disparaissait.

Arthémise était incapable de laisser partir Ignis partir, tout simplement. Et chacune de leurs rencontres rallumait en elle une flamme d'espoir et de joie qu'elle savait terrible à devoir éteindre. Elle en voulait à Ignis de s'être trouvée sur sa route, pendant sa chasse, elle voulait que la fée s'en aille pour ne plus avoir à craindre ses départs et ses retours, mais Arthémise était incapable de laisser Ignis partir.

Un corps frêle l'enlaça soudain et elle se figea. Ignis la serrait dans ses bras, et aussitôt, comme par magie les sanglots de la rouquine s'apaisèrent. Ses larmes coulaient toujours, silencieuses, à mesure qu'elle reprenait son souffle , au rythme des allers et retours de leur étreinte. C'était comme si leurs peines, leurs peurs s'unissaient pour ne faire qu'une, minuscule face à la puissance de leur amour. Comme si elles étaient de nouveau deux petites filles jamais séparées. Comme si le lien qui les rattachait l'une à l'autre et qu'elles avaient voulu nier se renforçait soudain, après toutes ces années. La vampire eut soudain un flash.

***

Solaraa, la jument d'Arthy, se trouvait à quelques pas des deux enfants, ravie de pouvoir brouter à volonté dans cette plaine colorée de fleurs et baignée de soleil. Les filles savaient ce que sa présence signifiait. La reine l'avait libérée, sachant qu'elle irait droit vers sa cavalière, pour signifier à sa fille de rentrer : il était l'heure des leçons. Mais la rouquine gardait la tête baissée, fixant obstinément la fleur, rouge et or, qu'elle tenait à la main.

- Je veux pas partir...

La petite brune sourit doucement.

- Pour pouvoir se retrouver, il faut parfois se quitter... On ne serait pas heureuses de se revoir sinon !


La rouquine gromella quelques mots inintelligibles avant de soudain relever la tête, un sourire aux lèvres :

- On va voir la lune ce soir ?

La fée hocha la tête. Évidemment qu'elles iraient ! Elles ne rataient jamais la pleine lune. Ravie, Arthémise lui tendit la fleur aux pétales rouges :

- Je t'aime !

Ignis la prit et lui tendit celle qu'elle venait de cueillir, d'un bleu profond. Étrange harmonie de ces deux enfants si différentes et pourtant si semblables, même sourire, même amour, même bonheur.

- On se retrouve bientôt !

La rouquine lui sourit, la fleur à la main, puis fit volte-face et courut jusqu'à la jument bien trop grande pour elle, sur laquelle elle grimpa en hâte avant de la lancer au galop. Les rires de l'enfant se confondirent avec les enthousiastes tandis que les deux s'éloignaient en hâte.

La voix d'Ignis s'éleva soudain, ramenant la rouquine à la réalité, emplissant son cœur comme un vent chaud aurait balayé le froid et la pluie. Sa voix, d'une douceur ineffable, laissa s'élever les mots d'un chant qu'Arthémise connaissait. L'avait-elle entendu sur les routes ? Ou Ignis le chantait-elle autrefois ? Lentement, une parole s'imposa à son cœur, et elle murmura à la suite d'Ignis :


- Ventus id avehet...


Laissant ses gestes parler pour elle, elle se redressa, prit à son tour la fée dans ses bras, sa tête contre son cœur, caressant doucement ses cheveux.
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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeJeu 11 Juil - 1:37

Au creux des bras de son amie, Ignis sentait les tensions ambiantes s’apaiser. Bien que l’orage batte son plein, les larmes sur ses joues commencèrent à s’épuiser. Elle eut un sanglot incontrôlable brisant sa voix, mais Arthémise reprit ses mots avec une douceur qui la toucha au cœur. Elle sourit, la pluie alourdissant leurs chevelures sur leurs épaules respectives. La scène singulière était plongée dans l’obscurité entre deux éclairs, et le tonnerre brisait la monotonie de la pluie en grondements irréguliers. L’étrange douleur qui était montée si vite dans le cœur de la fée se faisait plus légère, et la cage qui comprimait sa poitrine s’évanouissait lentement. Elle prit une nouvelle inspiration, et après quelques instants coupés du reste de ce monde, elle s’écarta d’Arthémise et plongea son regard dans le sien. Les prunelles de feu dansaient à travers le rideau de pluie, et Ignis retint un rire instinctif : heureusement qu’Arthy arborait ce teint pâle, cette chevelure flamboyante et ces yeux de sang, car sans ces contrastes la jeune fée ne pouvait distinguer de son amie que ce que l’orage acceptait de lui éclairer.

Elle se tenait à quelques centimètres d’elle, tenant ses bras en poignes fortes, comme si elle refusait de laisser Arthémise s’en aller de nouveau. Elle aurait tellement de choses à lui raconter à présent. Sa solitude de ces dernières années lui avait beaucoup pesé. Elle savait que ces choses viendraient plus tard tout naturellement avec Arthémise, mais elle sentait pourtant l’occasion idéale d’enfin briser le silence lourd qui planait sur leur séparation. Elles n’étaient plus les enfants qui s’étaient tant aimées, et même si Ignis sentait que cette amour ne mourrait jamais, Arthémise faisait partie d’un passé qu’elle avait refoulé, et il fallait à présent que la jeune vampire fasse partie de son présent.

-
Je suis désolée d’avoir disparue, je suis désolée je n’ai pas d’explication.. Enfin si, je ne me sentais plus à ma place, j’avais besoin de me retrouver, de me sentir chez moi… Tu sais ce n’était pas facile, j’ai fui, je me suis enfermée, j’avais mal, mal d’être mal, mal d’être seule. Mais je vais mieux, je crois, je ne veux plus te voir me tourner le dos de nouveau, je ne veux plus te tourner le dos de nouveau. Tu sais, quand je suis partie, mon cœur s’est déchiré. Je ne suis plus celle que tu as connue, je ne le serais plus jamais. Mais je suis beaucoup mieux je l’espère.. Je l’espère sincèrement.

Elle reprit sa respiration. Le rythme de ses paroles était saccadé, et il était difficile de comprendre de quel séparation elle parlait : lorsqu’elles étaient enfants et qu’elle avait fui son village natal pour ne plus jamais y remettre les pieds, ou alors tout récemment, alors qu’elles se retrouvaient à peine, jeunes adultes ? Mais maintenant qu’elle s’était lancée elle ne pouvait plus s’arrêter. Des années après son arrivée à Sinastra, c’est finalement à cette jeune femme qui faisait partie de son passé qu’elle décida de s’ouvrir. Pour Ignis, parler de son passé était plus que douloureux, mais face à Arthémise, elle en ressentait le besoin. Peut-être qu’en libérant cette douleur, la jeune rouquine pourrait à nouveau faire partie de sa vie sans que son cœur ait un hoquet en repensant à leurs jeux ? Ignis devait faire le deuil de sa mère. Mais son discours n’avait pas de sens, elle mélangeait les explications et ses souffrances sans aucune logique spatio-temporelle.

-
Ma mère est morte Arthy, ma mère est morte.

Sa voix se brisa, si bien que ses derniers mots étaient quasi inaudibles. Elle s’était remise à sangloter, décidemment, mais cette fois-ci d’une peine qui devait s’exprimer. Sans plus aucune rage, sans plus aucune douleur, seulement un chagrin immense qui la hantait depuis tant d’années. Avant qu’Arthémise ne put dire un mot, elle continua dans un souffle :

-
Je l’ai retrouvé souffrante, elle s’est éteinte dans mes bras. Elle s’est endormie si paisible, tu l’aurais vu elle était tellement belle, Arthy Oh ! Elle était tellement belle.

Elle sanglota de nouveau, mais ses yeux ne pleuraient plus, lessivés par la pluie et par toutes les larmes qu’ils avaient déjà épuisées.

-
Alors je me suis retrouvée là, seule mais réchauffée. Sinastra est une mère pour moi, elle m’a sauvée. En quelques sortes, je pense qu’elle nous sauve tous.

Sur ces derniers mots, elle se tue définitivement. Elle n’attendait rien d’Arthémise, pas une réponse, pas un geste. Bien qu’elle sache que celle-ci le ferait, elle avait juste voulu ouvrir son cœur à son amie. Arthémise avait toujours fait preuve d’une grande clémence avec elle, une immense miséricorde. D’une pureté d’âme hors norme, l’enfant qu’elle était et qu’Ignis avait connue était douce et espiègle. Sage et rebelle à la fois. Elle aurait fait tourner la tête de n’importe quel homme pour peu qu’il soit voyant – quoi que sa voix pourrait en charmer à elle seule plus d’un. D’ailleurs cela ne ferait aucun doute qu’Arthémise fasse chavirer quelques cœurs en Sinastra. D’autant plus que sa nouvelle nature l’embellissait à la perfection, la jeune femme présentait un visage et une silhouette des plus envoutantes. Elle renforçait également la grâce qui accompagnait chacun de ses mouvements. Et malgré ces traits physiques profondément changés, Ignis lisait dans son regard toute la bonté et la gentillesse profonde dont son cœur savait faire preuve. Elle lisait encore en elle toute la sensibilité qui avait fait d’Arthémise une, si ce n’est la seule, de ses meilleurs amis.

La Fée inspira encore, ses yeux changeant allègrement du bleu lavande à un vert d’eau mélangé. Ses émotions se déversaient en elle en ce courant que personne ne pouvait et surtout ne devait arrêter. Ignis avait enfin posé des mots sur sa plus grande peur qui la hanterait sa vie entière.

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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeMer 14 Aoû - 11:35

Ignis la tenait fermement, mais Arthémise ne protesta pas. La pression sur ses poignets la rassurait, comme la promesse informulée que la jolie brune ne partirait plus. L'espace d'un instant, elle eut l'impression d'être le point d'ancrage de la fée, comme si la serrer permettait à son amie de ne pas s'envoler, de ne plus disparaître. Elle l'observa un instant. Elles étaient si semblables, si différentes. Elles venaient du même endroit, s'étaient toujours connues, et quoi qu'il se passe, cela leur donnait un lien que même elles ne pourraient briser. Elles étaient toutes les deux perdues, s'accrochant à la cité blanche comme à une main tendue, espoir d'un nouvelle vie qu'elles avaient saisie, chacune à son tour.

La vampire se referma lorsque la brune prit la parole. Sa peine d'avoir perdu la fée par deux fois, sa peur, sa colère se mélangèrent en un tourbillon et elle ferma les yeux, dissimulant leur éclat.
Jamais Arthémise ne l'aurait laissée seule, et voilà qu'Ignis évoquait sa solitude alors que c'était elle qui avait déserté. Elle détestait l'idée que son amie si chère à son cœur ait été si malheureusement autant que les explications incohérentes que celle-ci lui fournissait. La rouquine secoua la tête, de lourdes mèches rouges de pluie glissant autour d'elle, encadrant son visage blafard. Peu importait tout cela, désormais. C'est ce qu'elle aurait voulu dire à la fée, mais celle-ci reprit la parole, et ce qu'elle dit figea la vampire.


- Ma mère est morte Arthy, ma mère est morte.


Un poids immense tomba sur la vampire, qui vacilla. Ses yeux se rivèrent avec force sur la fée alors que celle-ci poursuivait. Incapable de parler, elle regarda son amie comme elle ne l'avait jamais regardée, transperçant son âme, comprenant enfin à quel point elle avait souffert. Et cette révélation lui brisa le cœur. Elle fondit en larmes à son tour, et brisant l'espace qui s'était creusé entre elles deux, saisit la frêle jeune femme dans ses bras, dans un geste d'amour sauvage et protecteur. Elle sanglota avec son amie, la serrant fort contre elle, laissant tout son amour s'exprimer dans cette étreinte. Ignis avait été si proche de sa mère... Jamais elle ne serait partie ainsi, la laissant derrière elle sans revenir. Enfin Arthémise comprenait ce qui s'était passé. Et aucun mot n'aurait pu soulager la fée... La vampire n'avait que ses bras à offrir à son amie, lui hurlant à travers ce geste à quel point elle l'aimait, et à quel point elle ne serait plus jamais seule.
La pluie tombait toujours, et elle garda la fée dans ses bras, à mesure que les sanglots s'apaisaient. Puis, gardant toujours la fée dans ses bras, elle la regarda de nouveau, ses yeux rouges brillant de larmes contenues. Elle l'observa un long moment, avant de finalement oser prendre la parole.


- Le château a brûlé, Ignis...
Souffla-t-elle.

- Ils sont tous... Il ne reste rien. Il ne rien plus rien, plus personne...Il n'y a plus rien là-bas.


Elle observa quelques instants le visage de son amie, incapable de continuer. Visages pâles, lavés de larmes et de pluie, cheveux lourds tombant sur leurs épaules trempées, ainsi enlacées, elles étaient étrangement similaire. Un tableau aussi beau qu'inattendu, l'expression d'un amour que les plus beaux mots n'auraient su retranscrire. Arthémise prit le visage de la fée dans sa main, caressa doucement sa joue, d'un geste emprunt de douceur, d'affection et de tristesse.


- Ignis... Oh ! Ignis... Tu es la seule famille qu'il me reste.


Un sanglot l'empêcha de poursuivre, mais il n'y avait rien à ajouter. Ignis l'avait vue grandir, l'avait toujours connue. Arthémise connaissait sa mère, connaissait son monde, tandis que la fée connaissait le sien. Elle était la seule à l'avoir connue dansant sous le soleil... La seule à avoir connu la vraie couleur de ses yeux. Le regard d'Arthémise se vida alors qu'elle revoyait les années d'errance, perdue face à sa nouvelle condition, perdue dans sa peine et sa solitude. Elle secoua la tête. Encore une fois Ignis avait raison.


- Sinastra...
Murmura-t-elle d'une voix brisée.

- Sinastra nous sauve tous...  
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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeVen 18 Oct - 13:18

Et elles étaient là, serrées l’une contre l’autre, encore à pleurer. Enfin. Après tous ces sanglots, les larmes d’Ignis ne coulaient plus : ses yeux rougis par la tristesse, le vent et la nuit, étaient secs. Elle avait vidé tout ce qu’elle avait sur le cœur, et avait maintenant la sensation que celui-ci ne pesait plus rien. Il lui semblait léger, si léger qu’elle pourrait s’envoler, emportant avec elle l’amie qu’elle étreignait si fort. Vidé, léger, mais gonflé d’amour et d’un sentiment indescriptible de soulagement. Ignis se sentait a présent soulagée. Elle avait enfin crié tout ce qui lui pesait depuis tant d’années, et elle se sentait libre. Son amie en avait fait de même, et la fée ne l’en remercierait jamais assez : à présent elle comprenait pourquoi Arthémise s’était retrouvée ici, et tant changée. Finalement, elles étaient comme autrefois : si différentes et pourtant tellement similaires. Elles avaient toutes les deux tout perdu, mais la vie les réunissait encore une fois. Et comme une seconde chance, chacune avait su la saisir et prouver une fois de plus que leur amour pouvait être plus fort que les aléas des évènements et des émotions.

La jeune fée prolongea encore l’étreinte quelques instants. Plus rien n’existaient autour d’elles, et plus aucun mot n’était nécessaires. Elles s’étaient livrées, et tout avait été dit. Leur seconde vie commune pouvait commencer.

Un couinement discret se fit entendre, et Ignis baissa les yeux. Avec tout ce qu’il venait de se passer, elle n’avait absolument pas porté attention à ce qui pourrait bien changer radicalement sa vie. Qui était ce jeune loup, magnifique et imposant, qui se tenait tout prêt d’elle et qui, sans qu’elle n’en sache la raison, lui semblait étrangement lié ?

Elle s’écarta de son amie, son attention à présent fixée sur le canidé. Dans l’enchainement brutal des évènements, elle avait bien remarqué l’imposante carrure de prédateur qu’il abordait. Pourtant, il ne lui inspirait aucune crainte, elle semblait même éprouver une sorte de … confiance. Sa présence la rassurait, comme si la masse musculeuse et poilues s’ancrait dans le sol et lui garantissait sa sécurité.

Il se tenait là, sûr de lui, le regard rivé sur les deux jeunes femmes et pourtant alerte : ses oreilles pointues étaient mobiles, à l’affut du moindre bruit. Ignis ressentait une étrange sérénité se déverser petit à petit dans son cœur. Comme si la bête lui transmettait ses émotions et cherchait à la rassurer. Elle ne comprenait pas, mais ne pouvait que se réjouir de ce sentiment nouveau.

Sans un mot, elle chercha Arthy du regard, essayant à la fois de comprendre ce qui lui arrivait, et de trouver l’approbation dans les prunelles de son amie, l’affirmation qu’elle aussi ressentait la même chose, qu’elle aussi voyait que ce prédateur n’en était pas un pour elles. Son regard azur étincelait, tranchant avec le rouge de ses joues brûlées par le vent et le chagrin passé. La pluie battait son plein, mais l’orage semblait prendre une pause, et pas un éclair ne déchira le moment.
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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeMar 18 Fév - 17:42

Une ombre attira le regard de la vampire, qui releva la tête. Le loup était là, auprès d'elles, ses grands yeux doux posés sur leurs deux silhouettes. Étrangement, il ne semblait ni belliqueux ni effrayé. Le corps musculeux tendu, les oreilles mobiles semblaient plus traduire l'attention concentrée que leur prêtait l'animal plutôt qu'une nervosité quelconque.

Dans ses bras, son amie se redressa doucement, ses beaux yeux rivés sur le loup. Arthémise ne chercha pas pas à la retenir, mais une indicible tristesse lui serra soudain le cœur ; elle n'était pas vraiment sûre que sa place soit ici désormais. Entre elles deux, tout avait été dit, peut-être pour établir un nouveau départ. Mais elle avait failli égorger l'animal qui fascinait à présent la fée ; peut-être aurait-il mieux valu qu'elle s'en aille.

Mais Ignis tourna de nouveau la tête, la cherchant de nouveau du regard, et la rouquine se constitua en moins d'une seconde un masque impassible, feignant d'observer le loup, ne voulant pas blesser de nouveau son amie. Mais son cœur battait à tout rompre. Elle voyait bien le lien qui s'établissait déjà entre la brune et celui qu'elle avait choisi comme proie. La fée cherchait-elle à s'assurer de son assentiment, de son soutien ? Avait-elle peur que la rousse ne s'en aille ?

Lentement, Arthémise tourna la tête vers Ignis, et plongea son regard le sien, laissant la bienveillance mêlée de peur qu'elle ressentait encore se lire dans ses prunelles de rubis. Avec douceur, elle glissa sa main dans la paume pas si chaude (la pauvre devait être gelée après toutes les averses) de la fée et lui offrit un doux sourire.


- Il est magnifique. Presque autant que toi.

Ces mots ne signifiaient pas grand-chose, mais la vampire savait que son amie avait compris. Il y avait entre l'âme de la fée et celle du loup un lien, quelque chose d'aussi fort qu'indéfinissable, et peu importait la tournure que prendraient les évènements. La vampire l'avait compris, le savait, et offrait simplement son indéfectible soutien à son amie de toujours.
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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeLun 8 Juin - 22:46

Mais ce qu’elle lut dans les prunelles de rubis n’était pas la réponse escomptée. Ignis avait toujours fait preuve d’une certaine naïveté de l’âme qu’elle compensait par son intuition pour ne pas être trompée par tous ceux qu’elle rencontrait. Et pour la première fois dans les yeux de son amie d’autrefois, elle comprit qu’elle se trompait au sujet de la rouquine. Elles ne pensaient pas à l’identique. Arthémise arborait un sourire très léger, rassurant, feignant de ne pas ressentir le malaise que la situation lui imposait. La fée eut un hoquet intérieur tant la tristesse qui lui parvint d’Arthémise lui était inattendue. Persuadée que son amie ressentirait toujours les mêmes choses qu’elle, elle n’avait pas évalué un instant que le loup, aussi imposant était-il, était en fait une proie. Son regard se voila d’un bleu océan profond. Une double peine lui tranchait le cœur. Elle s’était trompée sur les sentiments d’Arthy et réalisait qu’elle n’était simplement pas les complices qu’elles avaient été naguère. La seconde peine, non pas moins importante mais bien moins consentie, était que la jeune fée réalisait enfin la vraie nature de son amie et surtout le besoin de sang et de se nourrir que celle-ci exprimait envers le loup. La jeune brune retira doucement sa main de celle, glaciale, de la rouquine. Ignis ne comprendrait jamais ce besoin de tuer et de chasser, et même si elle l’acceptait dans un moindre mal pour des questions évidentes de survie, elle ne pouvait se résoudre à l’idée que ce loup était la proie d’Arthémise. Elle déglutit.

-
Il est magnifique. Presque autant que toi.

Coupant court à ces sombres pensées, la vampire se voulait sans aucun doute rassurante. Elle serait toujours l’amie indéfectible qu’Ignis avait connue. Ignis hocha la tête avant de prononcer mot. Elle confirmait, acceptait l’idée que son amie ne partageait pas ce lien avec le prédateur. Et bien que la tristesse envahissait le cœur de la fée quand elle pensait aux instincts vampiresques qui lui restait à découvrir chez Arthémise, celui-ci se réchauffait à l’idée du lien qu’elle devinait avec le loup. Leurs âmes étaient indescriptiblement liées, sans doute depuis plus de temps que ne l’imaginait la fée. Il l’avait retrouvée, et la fée se sentait de nouveau entourée. Arthémise bien que différente de celle qu’elle avait connue enfant resterait son amie. Le loup, le magnifique et puissant animal qui se dressait à présent à ses côtés semblait poser ses pattes sur la même voie que les pieds frêles de la petite fée. Ignis n’était plus seule désormais, plus jamais. Un renouveau s’annonçait pour elle dans sa vie et dans son cœur, et son chemin revenait se tracer devant elle.

Elle esquissa un sourire, et la pluie sembla s’apaiser. Comme si le ciel, Sinastra tout entier, avait compris que le temps n’était plus à l’orage. Le vent qui glissait doucement entre les feuilles et faisait craquer les branches souleva les mèches brunes et rousses et le grand loup s’ébroua. Il était temps à présent d’entamer quelque chose de nouveau. Ignis inspira profondément, l’air boisé et encore humide vint charger ses poumons de toute la force que lui accordait la forêt. Ses prunelles avaient repris leur lueur azur, l’espoir dansait dans le cœur de la fée.

-
Merci. Articula-elle simplement.

Difficile de prononcer autre mot après l’étrange scène qui venait de se produire. Ignis dressa un rapide bilan mental : elle venait de retrouver la petite fille qui avait tant compté dans son cœur et qui avait tant partagé sa petite enfance, elle renouait doucement avec la vie à Sinastra et enfin, elle semblait complète. Comblée par cette seconde âme, ce second être qui s’était lié à son cœur sans le vouloir. Le grand loup lui apportait apaisement et soutien au plus profond d’elle-même, et elle se sentait en sécurité plus qu’elle ne l’avait jamais été ailleurs. Elle plongea son regard dans les yeux sombre de l’animal. Tout ce qu’elle n’y vit n’était que le reflet de son propre sentiment de bien-être, enrobé d’une intense aura protectrice.
Sydän. Ce nom soufflé à ses oreilles par la brise lui semblait presque irréel, et elle le répéta, le murmura sans même s’en rendre compte :

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Sydän.
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Arthémise

Arthémise

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MessageSujet: Re: Parfum d'orage   Parfum d'orage Icon_minitimeMer 1 Juil - 19:59

[HRP / Fin du rp, des bisous à tous ceux qui verront ça en relisant les archives  sunny ]

L'amour immense qui se créait entre la fée et le loup était si intense, si doux, qu'il se propagea jusqu'au cœur de la vampire, dont les craintes se calmèrent enfin. Elle regarda comme pour la première fois son amie, sans peur, sans méfiance, sans peine. Elles étaient différentes, l'avaient toujours été, et leurs chemins l'étaient aussi, se mêlant, se quittant, pour mieux s'entrelacer. C'était une jolie métaphore de la vie, en fin de compte. Et Arthémise ne voulait plus ni souffrir ni faire souffrir, autant que cela lui était possible. Seul comptait le bonheur.

Alors, entendant la fée prononcer enfin le nom du loup, elle le regarda d'un œil neuf, longuement, avant de lui tendre une main ouverte. Comme un signe de paix. Elle n'était pas certaine de ce qu'elle faisait mais savais qu'Ignis et lui comprendraient son intention. Son nom était magnifique, elle pressentait que le lien entre ces deux êtres le serait aussi.

Je suis heureuse que tu aies trouvée mon amie, dit-elle au loup. Puis, se tournant vers son amie de toujours :

Et je suis heureuse que tu l'aies trouvé toi aussi.


Se penchant vers Ignis, elle déposa sur sa joue un baiser aussi léger que le vent environnant, mais qui contenait tout l'amour qu'elle avait pour la fée, et tout ce qu'elle lui souhaitait à venir. Observant Sydän une dernière fois, elle eut un léger sourire. Ils se reverraient sûrement.

Se relevant, elle esquissa quelques pas et récupéra la cape qu'elle avait laissée pour chasser, qui lui servait à se dissimuler lorsqu'elle rentrait. L'étoffe chaude n'était mouillée qu'à l'extérieur ; revenant, elle la glissa sur son amie, effleura son épaule en un geste affectueux. Puis, elle esquissa un demi-tour et s'en fut.

L'heure était à la chasse pour elle ; à la rencontre pour Ignis et Sydän.
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