Lueur nocturne

Cela faisait quelques jours que Bloem travaillait sur un nouveau chef-d’œuvre, depuis la visite de Arthémise et Anarion, Bloem c’était entêtée de vouloirs créer une poupée de grande taille, capable de se battre, et de défendre ses amis.
Un projet qui, en plus de son travail à la boutique, lui prit beaucoup plus de temps que prévus, bien que le corps de la grande Arthuria fut presque fini en l’espace de deux jour, Bloem et Alice trouvaient toujours des points à améliorer : Les joins, les gemmes, et encore… Ce ne fut qu’au bout de plusieurs semaines que la grande poupée de combat ouvrit les yeux.
Bloem tenait Alice dans ses bras, comme un véritable jouet, alors que la grande création quitta l’établi comme si il s’agissait d’un lit.
La poupée aux cheveux blancs observa la gardienne, et sentit un frisson la parcourir.
Arthuria était bien grande, au moins deux mètre, et sa robe rouge combinée a un regarde de flamme malgré son physique féminin lui donnait l’aspect d’une figure maternelle sanglante.

La gardienne reconnu sa maitresse, posant son regard rouge sur celle qui l’avait créé, et lui accorda un sourire.
Bloem répondit a ce sourire, la combattante n’avait pas encore le don de la parole, mais comme Alice avant elle, elle avait une personnalité… Contrairement à Alice, celle-ci avait été créée à partir des idées chaotiques de Bloem, et non de mémoire enfouie au plus profond de son âme.

Etait venu l’heure d’un test, Alice avait proposé de tester la capacité de la guerrière, et Bloem avait été d’accord, il fallait dire qu’une poupée de cette taille allait devoir faire ses preuves, et il allait falloir corriger quelques erreurs potentielles.
Pour la guerrière qu’Arthuria était, rien de tel que la chasse ! Dans la forêt ! Cela allait rappeler à Bloem de belles rencontres, L’urcan Kyan, le nain Volund, le dragon noir Astros… personnes qu’elle n’avait pas vues depuis longtemps ! Qui sais ce qu’ils étaient devenus…

Bloem avait laissé Alice à la maison, pour qu’elle surveille le magasin, et puisse travailler un petit peu. La petite observait sa création avec une forme d’admiration, et grande fierté. La grande en robe rouge écarlate, ainsi équipée de l’épée, avait cette aura intimidante laissant presque deviner la violence dons la gardienne était capable.
Le pas de Bloem était léger, ses souliers tapotant sur les dalles de la ville, et une fois sur le chemin de la forêt, elle laissait à peine de traces sur l’herbe qui avait foulé ses pieds. A l’inverse, celui de sa création était plus lent, mais lourd, en plus d’être une grande création, les matériaux qui la composaient n’étaient pas léger, même sans armure, elle était supposée supporter des chocs et des blessures.

Bloem était à présent dans la forêt de Sinastra, il commençait à ce faire tard, mais les ténèbres grandissant ne dérangeaient pas la poupée nyctalope qui observait les alentours, à la recherche de quoi tester les capacités au combat de sa nouvelle création…
Elle finit par voir des traces près d’un buisson, comme si la terre avait été retournée… Un sanglier ?
Voilà qui semblait bien ! Suivant les traces que se sanglier avait pu laisser, elle se demandait bien ce qu’il faisait ici.
La réponse était que se sanglier avait fuis un autre prédateur, et à présent la poupée et sa gardienne c’étaient à présent ajoutée à la liste des menaces pour cet animal.

La forêt était bien intimidante la nuit, et si Bloem n’était pas soucieuse, Arthuria abordait une expression sérieuse et comprit rapidement que les balades nocturnes étaient dangereuses si la poupée allait trop loin ou restait trop tard dans les forêts, et tenait presque la main de sa maitresse.

Comme toujours, la nuit tombante était attendue avec impatience par Arthémise. Impatience teintée cette fois de fébrilité. Elle avait tourné en rond toute la journée, maudissant le soleil et comptant les heures.
Aussi, lorsqu'il avait enfin décliné, la vampire n'avait pas attendu. S'emparant de sa cape d'un geste brusque, elle s'était précipitée dehors, respirant à grandes goulées l'air frais qu'apportait la nuit tombante.
Et ce soir, elle n'avait pas tergiversé, sortant de la ville pour se diriger vers la forêt.

Là, sous le couvert des arbres, la tête renversée, les yeux clos, elle avait longuement humé les parfums environnants. Sentant la douceur sereine, qui laissait place à une vague sensation de danger latent, inspirée par la nuit tombante.
Ouvrant les yeux, elle avait contemplé les environs, un grand sourire aux lèvres. Elle ne craignait ni la nuit, ni la forêt. Et elle avait à présent plusieurs heures pour en profiter pleinement.

Réfléchissant, elle s'était ensuite faite attentive aux sons. La vampire avait soif. Et une furieuse envie de chasser. C'était une activité qu'elle ne pratiquait plus beaucoup désormais, mais dont elle ne pouvait se passer.

En silence, elle avait commencé à se déplacer, silhouette presque invisible sous le couvert des arbres. Sa robe rouge et ses cheveux éclatants étaient dissimulés sous sa vieille cape sombre, lui permettant ainsi d'être parfaitement dissimulée.

Repérant une marque fraîche du passage d'un animal, elle avait suivi sa piste, notant différents éléments au fur et à mesure. Elle avait fini par déduire qu'il s'agissait d'un sanglier, ce qui s'était confirmé lorsqu'elle avait finalement pu l'apercevoir.

L'animal était calme, ne bougeant pas. La vampire avait plissé le nez. Ah, mais c'était beaucoup trop facile. Doucement, elle avait bougé, laissant le vent porter son odeur jusqu'à sa proie. Celle-ci avait donc bondi et s'était mise à courir. Avec un sourire de joie et de victoire, Arthémise s'était donc élancée à sa poursuite.

Ils avaient couru longtemps ainsi. Quelque part, la vampire s'en voulait de l'effrayer comme cela. Elle aurait pu le tuer tout de suite, abrégeant ainsi sa peur. Mais il n'était pas vraiment effrayé, puisqu'il était persuadé de lui échapper ; et puis, elle avait trop besoin de cette course-poursuite. Suivant toujours la bête, elle s'était promis de revenir plus souvent.

Finalement, elle l'avait devancé, et, dissimulé quelques mètres devant l'animal, elle avait attendu son passage. Et lorsqu'il était enfin arrivé, elle avait bondi, feulant brutalement, le tuant d'un seul coup. Elle avait semblé à peine l'effleurer, mais la bête était bien morte, étendue à ses pieds, son corps tressautant encore par intermittence.
Arthémise eut un rire sauvage, sentant le plaisir bestial de sa victoire l'envahir.

Soudain, un bruit, infime mais bien réel la sortit de son euphorie. Se relevant, aux aguets, elle observait à présent les alentours, guettant une éventuelle présence.

Invité

Volund ramassa son matériel après une bonne journée de travail qui avait commençait à l'aube.
Le matin en se levant, le nain avait eu envie d'aller creuser, piocher et trouver des matériaux qui pourraient lui servir quand il se décidera à reprendre la forge. Il n'avait pas décidé de la prendre de suite car il voulait bien se réinstaller correctement et reprendre des petites habitudes. Après ça, il était parti voir l'état de la forge et comme il s'en était douter, elle était vide, sans aucun doute piller. N'importe quel outil pouvait se vendre à un bon prix et peut-être qu'il restait quelque pierres précieuses ou armes quand la forge fut désertée par lui et par sa collaboratrice.

Volund avait marchait hors de la ville pendant que le soleil se levait avec une lanterne éteinte, son gros sac remplis de plusieurs types de pioches, une pelle, des outils permettant d'extraire avec finesse, ses lunettes grossissantes qu'il avait ramené de son voyage et de quoi se sustenter.

Bien sûr, Volund devait passer par la forêt pour atteindre le lieu qu'il avait bien sûr remarqué avant de partir. Sur le chemin, Volund avait jurer comme un charretier car il détestait la forêt et tout les petits pièges naturels qui l'avaient profondément ennuyé. C'était la raison qu'il avait pris une lanterne malgré sa nature nyctalope. Il ne voulait pas se casser la tronche à chaque pas qu'il ferait en rentrant de nuit. En plus si jamais il faisait tomber ce qu'il trouverait, cela le ferait bien ch**r de tout ramasser à chaque fois.

Arrivé devant la petite grotte qui ne permettait pas à un humain de rentrer debout mais Volund avait la bonne taille pour ne pas être obligé de se baisser. Elle n'était pas très profonde mais si le nain travaillait bien, il aurait peut-être trouvait de bonnes choses.

À la fin de sa journée, il n'avait pas trouvé grand chose mais la patience que Volund n'avait pas, se manifesté quand cela touchait à son travail. Quand il eut tout ramassé, le nain alluma la lanterne et enfila son sac à dos qui s'était allongé car le poids de la nourriture amenée avait disparu.

Volund s'enfonça dans la forêt plongé dans le noir suite à la disparition de l'astre solaire. Heureux, le nain commença à chantonner :

-"Laissez-moi raconter une histoire passionnante,
une fantastique épopée parlant d'une race impressionnante.
Il est temps pour vous de prendre votre chope à la main
pour boire en écoutant l'histoire des nains
[...]
Je vais vous dire : tant qu'il y a de la bière, y'a de l'espoir !
C'est ce que raconte les nains à leurs enfants le soir
car cette boisson aux milles vertus se laisse vraiment boire.
La leçon est-elle retenue ? C'est ce que nous allons voir...

Alors, vive la bière, boisson de lumière,
qui nous éclaire, nous libère quand on part en guerre !
50 tonneaux ne seront pas de trop !
Les nains boivent plus que des chameaux !

Alors, vive la bière ..."

Volund s'interrompit sans savoir pourquoi, son instinct lui avait intimidé de se taire. Il se retourna vivement ce qui fit se cogner ses outils à l'intérieur de son sac. Bien sûr, il n'avait pas peur. Un nain n'avait certainement pas peur dans le milieu naturel des elfes sylvestres et si cette race faible peut survivre sans aucun problème, un nain n'a aucune raison de mourir d'un quelconque danger forestier.

Il décida se s'approcher de ce qui le perturbe. Il tomba sur un sanglier mort et à côté de lui une femme cachait sous une capuche.

Chasse nocturne, pas de quoi s'inquiéter.

-Bonsoir, salua Volund. Bon repas mademoiselle. Moi je rentre à Sinastra pour manger également et dormir.

HRP:

Traquant l’animal, Bloem sautillait joyeusement alors que Arthuria marchait d’un pas lourd, déterminé et menaçant. L’une était là pour jouer et profiter d’un spectacle, l’autre pour tuer.
Tout semblait bien parti, mais les deux poupées entendirent un rire dément provenant d’une voix étrangement familière… Quelque chose c’était passé quelques dizaines de mètres devant eux.
La vision nocturne de Bloem lui permettait de vaguement distinguer une silhouette entre les arbres qui faisaient obstacles : Ce n’était pas un sanglier qui riait comme ça de toute évidences (Enfin, vous me direz, un sanglier ne rit pas).
La petite lâcha la main de sa création et piqua un sprint vers la source du rire, et Arthuria se lança derrière elle, épée a la main.
La poupée aux cheveux blancs, s’arrêta en dérapant sur le sol tandis qu’elle analysait qui était là, Arthuria s’élançait furieusement sur la silhouette, épée brandis, ne ralentissant pas du tout… Tut ce qui représentait une menace devait être pacifié.

-ARTHURIA ATTEND !!!

Cria la jeune Natch à l’attention de la grande création, qui s’immobilisa à quelques mètres de la vampire, pour reprendre une posture plus neutre, et être rejoins pas sa maitresse.

-C’est Arthy !

Bloem était sur le moment un peu en colère contre sa création, lui tapant le bras. Non mais on ne faisait pas du mal aux amis et puis quoi encore!
Son attention fut attirée par un autre élément du décor… Observant le sanglier au sol, mort, elle gonfla les joues comme boudeuse, c’était comme du vol de proie non ?

-Arthy, toi aussi tu chassais ? J’voulais tester Arthuria sur lui…

Dans le boucan infernal qu’avaient fait Arthuria en courant, et Bloem en criant, cette dernière n’avait même pas entendu le nain parler… Mais quand elle le remarqua enfin, Bloem écarquilla les yeux, comme émerveillée, un immense sourire naissant sur ses lèvre alors qu'elle prenait une grand inspiration pour pousser un cri de joie avant de se lancer sur le nain dans l'unique but de lui faire subir un câlin comme si elle n’en avait pas fait depuis un long moment.

-Volund !!! Ça faisait longtemps ! T’était partit où ?! Tu m'as manqué!

Elle n’avait croisé le nain qu’une ou deux fois dans sa vie ; la première fois étant dans cette même forêt, les autres très certainement quand la poupée était encore serveuse pour Noiram ; Mais la jeune fille s’attachait facilement aux gens qui étaient gentil avec elle, et un nain barbu ne faisait pas exception à la règle.

L'instinct de la vampire ne l'avait pas trompée, et un nain surgit alors des fourrés, l'air aux aguets. Il se détendit en la voyant et elle reconnut alors Volund, qu'elle avait croisé quelques jours auparavant, dans la Taverne. Nullement choqué de la voir achevant sa chasse, il la salua, se préparant à repartir, ne l'ayant apparemment pas reconnue. Elle respira, soulagée. Après tout, ce n'était pas tant la façon dont elle chassait (quoique), que la façon dont, justement, elle allait se nourrir de la bête qui posait problème... Mais il semblait partir, c'était donc parfait. Elle allait lui souhaiter une bonne fin de soirée lorsque, de nouveau, un bruit l'arrêta. Elle fit volte face, méfiante, prête à se défendre, et entendit soudain une voix crier, une voix familière. Elle n'eut pas le temps de déterminer de qui il s'agissait ; une... Chose, immense, surgit soudain, et s'arrêta. Arthémise observa la gigantesque poupée, et comprit subitement, stupéfaite. D'un geste brusque, machinal, elle retira sa capuche, s'approchant de ce qui lui semblait être familier...

-Arthuria ? murmura-t-elle, incrédule.

La voix de Bloem lui parvint, confirmant son hypothèse :

-Arthy, toi aussi tu chassais ? J’voulais tester Arthuria sur lui…

La vampire se tourna à moitié vers la poupée, contrite.

-Vraiment ? Je suis désolée, Bloem...

Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas chassé que ; toute à sa joie et à sa faim, elle n'avait pas assez prêté attention aux alentours. Quelle idiote elle était... Secouant la tête, elle observa l'immense poupée alors que la plus jeune se jetait sur Volund, apparemment ravie de le voir. Y-avait-il une seule personne dans le monde que Bloem ne soit pas heureuse de voir ?
Arthuria la dépassait largement, et la vampire trouvait la création fascinante. La dernière fois qu'elle l'avait vue, elle était en cours de création, sur l'établi, sous la surveillance attentive d'Alice. Où était-elle, d'ailleurs ? Elle se tourna, la cherchant du regard, et se figea, retenant son sourire devant le spectacle qui s'offrait à ses yeux. Bloem câlinait le nain. La vampire les observa, amusée, attendant la réaction du nain.

Invité

Le nain allait partir pour rejoindre sa maison pour manger et bien évidemment faire les comptes de la journée. Savoir si il devait y retourner le lendemain et quelles pierres extraire plus précisément.
Mais il allait partir. Seulement, commencer à partir en rêvant d'un bon repas. Et donc il ne partit pas, interrompu par un énorme cri.

-ARTHURIA ATTEND !!!

Se tournant vers la provenance du son, il vit une géante. Elle dépassait la silhouette qui était déjà grande. Volund se sentait vraiment tout petit. La personne déjà présente enleva sa capuche et le nain put reconnaître Arthémise, jeune fille rencontrée il y a quelques jours de çà. La danseuse s'approcha de la poupée et il vit Bloem.

-Arthy, toi aussi tu chassais ? J’voulais tester Arthuria sur lui…

Pendant que ces deux-là discutaient, Volund préféra s'éloigner discrètement avec ses pierres précieuses. On était jamais trop prudent avec sa richesse et aussi son dur labeur. Mais encore une fois, il allait partir car un cri suraiguë, qu'il rangea dans la catégorie de crie qui faisait froid dans le dos ou de joie, à voir, le surprit. Il se retourna et il vit la petite se jeter sur lui. Enfin petite c'était vite dit puisqu'elle faisait environ quinze centimètres de plus que lui.

Voilà, c'est partit pour faire la gueule parce qu'une gamine était plus grande que lui !

-Volund !!! Ça faisait longtemps ! T’étais parti où ?! Tu m'as manqué!

Bien sûr avec ses réflexes de guerrier, il évita aisément la demoiselle.

-Oh Bloem, répondit Volund en essayant de mettre le plus d'enthousiasme possible ce qui fut bien évidemment un échec. Heureux de te voir. Une fois le malaise passé, enfin pour lui, il répondit à la question posée. Figure toi que je suis partit voir mon cousin. Un long périple mais grand guerrier que je suis, j'ai pu surpasser les épreuves mises en travers de ma route. J'ai affronté des bandits de chemin, un ours énorme qui devait faire plus de trois mètre et vu ma taille c'est un exploit ! Mais une fois arrivé aux montagnes rouges, l'endroit où vit mon cousin, je ne pouvais pas totalement en profiter. Bien que je pus profiter des bains aux eaux magnifiques, bon en même c'était le jour de mon bain annuel, des forges énormes. Bref que de belles choses naines. Comme je disais, je n'avais pas pu totalement en profiter parce que dans les montagnes rouges, il y régnait complots. Beaucoup de personne voulait renverser mon cousin qui a garde de haut prestige là-bas. Je l'ai aidé avec mes compétences de détectives hors pair. Sinon, après je suis reparti pour Sinastra et j'ai encore dû affronter des dangers mais bien évidemment j'ai vaincu. Et me voilà, ici après une dure journée de travail à vous parler. Et vous, vous avez passé une bonne journée ?

Bloem s'était élancée sur le nain dans l'espoir de lui faire un câlin comme elle savais les faire, mais plutôt que d’atterrir sur quelque chose de barbu et câlinable, elle sentit que son saut durait un peu plus longtemps qu'anticipé et se ramassa sur le sol de manière spectaculaire, s'étalant de la manière la plus absurde possible, son visage embrassa le sol en premier, les bras droit devant elle.
Malgré son poids léger, le choc resta audible pour les personnes aux alentour, et elle souleva un peu de poussière.

Arthuria marcha vers sa maitresse afin de la relever en la prenant par la jambe et afin de l'épousseter: ce n'était pas digne de sa maitresse de jouer aux porcs à se rouler dans la saleté! La poupée aux cheveux blancs semblait incrédule, se demandant si elle avait raté son coup, incapable d'imaginer que le nain avait simplement esquivé le missile un peu trop collant. Secouant la tête en ignorant un peu le fait qu'elle était la tête en bas, Bloem écoutait les dires du maitre nain, encore et toujours fascinée par ses histoires.

-T'as tué un n'ours? Woah! T'est trop fort! Ton cousin il est gentil? Et les montagnes rouges sont vraiment rouges? Ça doit être trop beau! Y'as des montagnes bleue?" Cessant son flot de question quand le nain en posa une, elle répondit allègrement. "Moi j'ai passé une super journée! J'ai fini de construire Arthuria! T’as vu?!"

Pointant du doigt la grande création qui la tenait par la jambe et lui donnait des coup de main pour enlever la poussière, les yeux de la poupée luisaient de fiertés. Jusqu’à ce que la grande création secoue la petite avant de la reposer en sol.

-Elle sait pas parler, mais j'suis sûr qu'elle peut très bien botter les fesses!

Tournant le regard vers Arthémise, elle remuait, impatiente de recevoir des commentaires sur sa plus grande création jusqu’à présent. D'autant plus que Arthy était une des personnes, avec Anarion, à avoir participé à la création de la grande Arthuria.

-Hey! Arthy, t'as vu?!" Annonça-t-elle comme si la poupée n'était pas assez grande pour que la vampire l'aie remarquée "C'est Arthuria! Tu te souviens? Elle est belle hein?"

La poupée alla se blottir contre son amie vampire, encore et toujours heureuse de la voir, Arthuria elle, posa son regard sur le nain, comme pour le juger. Si l'ours avais fait trois mètre, Arthuria restait un peu plus petite que cela, mais restait imposante: Ceci dit, elle n'avais pas encore d'armure.

Arthémise leva les yeux au ciel, retenant un sourire ironique devant la chute de Bloem. C'était bien elle... Faire des câlins à tout le monde, à tout prix. En même temps, elle aurait beaucoup apprécié le spectacle du nain dépassé par une étreinte débordante d'affection, même si sa réaction ne l'étonnait pas. Elle lui glissa un regard amusé, en particulier par sa réplique. Le contraste entre ce qu'il disait et l'enthousiasme qu'il y mettait était flagrant.
Après réflexion, le nain semblait épuisé. Ce qu'il dit lui apprit qu'il venait de revenir... Un ancien habitude de la ville donc... Était-il vraiment heureux d'y retourner aujourd'hui ?
Elle s'apprêtait à aller relever la poupée, mais Arthuria s'approcha à grands pas et s'en chargea. La poupée était déjà impressionnante, même si elle n'avait pas encore son armure. Alice était-elle en train de la fabriquer ? À moins que Blo ne teste la poupée afin de mieux étudier ce dont elle avait besoin.
L'air surpris de la jeune fille, lorsqu'elle se releva, fit se crisper imperceptiblement la vampire. Elle l'avait vu piquer des colères folles parce qu'elle lui avait refusé un câlin. La façon dont elle venait de tomber parce que Volund avait voulu éviter son étreinte allait-t-elle la faire s'énerver de nouveau ?

Pourtant, à sa grande surprise, Bloem, comme si rien ne s'était passé, commença à babiller joyeusement, à sa bonne habitude, débitant un flot de questions tel qu'elle n'était pas vraiment sûre qu'elle n'attende vraiment une réponse.

Puis elle s'extasia sur Arthuria et Arthémise dévisagea pensivement celle-ci. Bloem avait de quoi être fière. Solide, forte, impressionnante, la poupée semblait remplir tous les objectifs pour lesquels elle avait été conçue. Une vraie machine de guerre... Le cœur de la vampire se serra en pensant que Bloem, pleine de joie et de naïveté, s'était retrouvée à devoir construire cette poupée... Même si celle-ci était une indéniable victoire pour la jeune fille aux cheveux blancs et pour tout son atelier.

Elle ne put s'empêcher de sourire devant l'enthousiasme de Bloem, qui l'interpella alors.

- Bien sûr qu'elle est belle, ton Arthuria ! Tu es très douée, ma Blo ! Lança-t-elle affectueusement.

Elle laissa la poupée se blottir dans ses bras, la gardant contre elle, ébouriffant doucement sa jolie crinière immaculée. Curieusement, les démonstrations d'affection de Bloem, si elles l'avaient d'abord déroutée, l'apaisaient à présent.

Invité

Après avoir raconté brièvement son épopée vers les montagnes rouges, la petite Bloem lui posa des milliers de questions. Content de voir que quelqu'un s'intéressait à son fantastique voyage, le nain allait répondre quand la poupée continua sur sa lancée et ne lui laissa nullement le temps de répondre. Elle lui présenta son énorme poupée qu'elle avait elle-même construite.

C'est du bon travail, pensa le nain.

Il n'allait pas faire l'erreur que tout le monde faisait. Bien qu'elle soit petite elle pouvait construire de grandes choses comme son peuple les nains. Il rit brièvement en se souvenant qu'il avait forgé une épée qui faisait sa taille et qu'il avait fait en sorte qu'elle ne soit pas plus grande que lui par fierté.

Mais quand il était encore dans sa montagne, il construisait avec d'autres forgerons d'immenses statues qui devait faire trente fois sa taille, si ce n'est plus.

-Impressionnant, dit Volund à Bloem après le commentaire d'Arthémise. Un travail digne des plus grands artisans nains. Je me demande, par contre, comment tu fais pour qu'elle s'anime.

Continua de dire le nain tout en s'approchant d'Arthuria pour l'examiner. Il ne savait pas pour quelle raison mais le nain dit aux deux femmes d'attendre quelques instants. Il enleva le sac de son dos, l'ouvrit puis fouilla dedans. Il en sortit un magnifique rubis trouvé pas plus tôt que dans la journée.

Il le tendit à la poupée après avoir remis son sac sur le dos.

-Tiens. C'est le seul que j'ai trouvé aujourd'hui. Mais je me suis dit que ça irai bien à Arthuria. Puis c'est également pour féliciter ton travail prodigieux. Par contre, ne te figure pas que je vais te donner des joyaux à chaque poupée. C'est exceptionnel, hein ? C'est même la dernière fois. C'est bien compris ?

Serrant la vampire avec toute la force dont les petits bras de Bloem étaient capable, la petite frotta sa joue contre son amie tout en appréciant les caresses sur sa tête. Ses amies et amis étaient tout ce dont Bloem se souciait, ses créations, outre que d'être un passe-temps, étaient son moyen de chercher l'admiration de ses camarades.
Avare de compliment, les commentaires de Arthy étaient savourés par la petite. Mais curieusement, ceux du nain eurent encore plus d'effet. Volund avais l'allure et la prestance d'un vétéran, d'un savant pour Bloem : l'appréciation d'un tel homme remplissait la fillette d'une grande fierté.
Alors qu'elle ouvrait grand la bouche, prenant une grande inspiration afin de répondre a la question du nain, elle l'entendis demander un instant. Figeant la petite la gueule béante, le regard curieux.
C'est alors qu'elle vit le magnifique rubis...
Pour quelqu'un comme Volund, ce cadeau valais plus que de l'or. Heureuse comme tout, elle lâcha Arthy un moment pour prendre avec convoitise le rubis, le gardant dans ses mains comme un trésor qu'il ne fallait plus jamais lâcher.

-Merci Vovo!

Gardant le rubis fermement dans sa main, comme un poing bien serré, elle alla à nouveau enlacer le nain n'ayant visiblement pas compris ça leçon la première fois.
Le rubis irait certainement bien à Arthuria, mais la poupée avait d'autre projet pour cette gemme, une autre poupée, un hommage à Volund, un cadeau de retour en soit.
Se souvenant miraculeusement de la question du nain, à savoir "Je me demande, par contre, comment tu fais pour qu'elle s'anime." la poupée lâcha le nain et alla se poster à côté de la grande gardienne.

Bloem était minuscule à côté de la grande dame rouge, et fièrement, la fille aux cheveux blanc posa sa main sur la jambe d'Arthuria, le regard luisant d'une forme de détermination. Arthuria était l'orgueil de Bloem.

-Je l'ai animée grâce à une gemme magique et le crane de ma maman!" Avait-elle dit avec une innocence déconcertante "Arthuria a donc deux cœur magique, et que l'anime à partir de ça, mais c'est pas tout! Je l'ai faite de manière à ce qu'elle puisse agir indépendamment ! Arthuria est capable de prendre des décisions toute seule ! Elle peu juste pas parler..."

Alors que la petite parlait, la grande se pencha et pris sa créatrice dans ses bras (Prouvant a nouveau le poids plume de Blo'), se mettant ensuite à genoux et asseyant Bloem dessus. Le regard violent de Arthuria n'était doux que lorsqu'elle regardait sa maitresse. La magie de Bloem était malsaine, mais son innocence semblait équilibrer la balance. Arthuria était ainsi donc la première "arme" de la petite poupée, mais certainement pas la dernière.

-Vovo! Un jour, je pourrais voir les artisans nains ? J'ai envie de voir ce qu'ils font ! Il est joli le rubis ! Merci merci ! Arthy ! Moi j'pense que t'est plus jolie !

Arthuria était bien la fierté de Bloem, mais cette dernière voyais toujours ses proches au-dessus de tout.

Amusée par la vigueur de Bloem, Arthémise continua de lui rendre son étreinte. Étrangement, le temps passant l'avait accoutumé aux câlins de la petite poupée, qu'elle acceptait plus facilement à présent. Tant de choses avaient changé depuis qu'elle était arrivée dans la Cité blanche... Si on lui avait dit, quelques années auparavant, qu'un jour elle accepterait de prendre quelqu'un dans ses bras, sans tuer ladite personne, Arthémise aurait éclaté de rire. Pourtant aujourd'hui, elle était là, Bloem blottie dans ses bras, à dorloter la petite fille comme une sœur, comme une amie. C'était très déroutant... Mais pour rien au monde la vampire n'aurait voulu changer ça. Elle était contente de voir qu'elle était capable d'enlacer Bloem sans avoir à lutter contre ses pulsions. Ou plutôt, en parvenant de mieux en mieux, petit à petit, à les contrôler.

En même temps, peut-être que sa récente chasse influait sur son étonnant contrôle d'elle-même. Peu importait, Arthémise était heureuse de pouvoir serrer la poupée contre elle sans avoir à lutter pour éviter de la tuer.

Le geste de Volund la surprit autant qu'il la toucha. Bloem avait l'air si heureuse ! Croisant le regard du nain, elle sourit discrètement, comme pour le remercier. Elle était sincèrement reconnaissante à Volund pour la joie qu'elle pouvait à présent voir chez Bloem, qui gardait précisément la magnifique pierre contre elle. Avant d'aller se jeter dans les bras du nain, qui n'allait sûrement pas apprécier la spontanéité de la poupée. Arthémise laissa échapper un léger rire, attendrie par la candeur de Bloem, qui partit ensuite dans les bras d'Arthuria.

Arthémise ne savait pas trop ce qu'elle devait penser de la création de son amie. Certes, Arthuria était une véritable prouesse, une preuve de l'ingéniosité et du talent de Bloem. Mais en même temps, elle ne pouvait s'empêcher de penser que cette forme de magie était quelque peu malsaine... Les yeux de la poupée guerrière, qui je s'apaisaient qu'en croisant ceux de sa créatrice, n'étaient pas là pour la rassurer. Bien que la naïveté insouciante de Bloem soit là pour rassurer, c'était en même temps une source d'inquiétude. Et si Arthuria et elle devenaient trop fusionnelles, au point que Bloem elle-même ne devienne une machine de guerre ? Et si son insouciance devenait synonyme d'incapacité à gérer son pouvoir ?

Arthémise se força à respirer calmement. Cela ne servait à rien d'essayer de prédire ce qui allait se passer... Peut-être que Bloem saurait faire au mieux.

Dans tous les cas, elle pourrait compter sur le soutien sans faille de la vampire.

RP VERROUILLÉ POUR INACTIVITÉ.

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